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Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
A moins de deux mois du retour de Donald Trump, l'Ukraine met la pression sur les pays de l'Otan pour être invitée à les rejoindre, mais les ministres des Affaires étrangères de l'Alliance, qui se retrouvent mardi à Bruxelles, devraient temporiser.
"L'invitation de l'Ukraine à adhérer à l'Otan est nécessaire à notre survie"
, a martelé ce week-end le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
"Mais nous n'avons pas d'illusions, il y a encore des pays sceptiques",
a-t-il reconnu.
Son ministre des Affaires étrangères Andriï Sybiga entend toutefois rappeler ce message mardi soir, lors d'un dîner de travail avec ses 32 collègues de l'Otan à Bruxelles.
Plusieurs pays de l'Alliance, Etats-Unis en tête, sont toutefois réticents à prendre cette
, comme l'a qualifiée un diplomate à Bruxelles.
Les responsables américains reconnaissent en privé qu'il est peu probable qu'une telle invitation soit lancée à quelques semaines du début de la nouvelle présidence Trump.
Un diplomate européen de l'Otan reconnaît:
Un tel geste avant l'arrivée de la nouvelle administration rendrait Trump furieux et il prendrait le contre-pied immédiatement.
Cette décision prendra du temps et le sujet ne sera réellement évoqué que l'an prochain, avant le sommet de l'Alliance prévu fin juin à La Haye, estime un autre.
Mais d'ici là, il est indispensable de réfléchir aux garanties que l'Otan, ou au moins certains de ses membres, pourraient donner à l'Ukraine, particulièrement au moment où la perspective de négociations de paix semble plus proche, selon cette source.
Donald Trump a promis de faire la paix en Ukraine
mais sans dire vraiment comment il compte s'y prendre.
Les pays européens de l'Otan redoutent d'être mis à l'écart d'une éventuelle négociation et plusieurs d'entre eux cherchent les moyens de s'assurer une place à la table des discussions, ont expliqué des diplomates de l'Otan.
Et certains de ces pays n'excluent pas l'envoi de troupes sur le sol ukrainien, pour surveiller par exemple la mise en place d'un éventuel cessez-le-feu, ont indiqué ces diplomates.
Cependant, précisent-ils aussitôt, cette discussion n'a pas lieu à l'Otan, mais entre alliés européens. Le sujet ne sera donc pas à l'ordre du jour mardi ou mercredi, deuxième jour de cette réunion ministérielle au siège de l'Otan.
Une réflexion est engagée dans certaines capitales européennes, et plus la perspective de négociations se rapprochera, plus les discussions s'intensifieront.
L'Ukraine entend également renforcer sa position sur le champ de bataille avant toute discussion et compte réclamer, une fois encore, davantage d'armes et de soutien militaire à ses alliés.
"La Russie ne fait pas de cadeaux. Et nous ne pouvons garantir la paix que par la force: la force de nos armes, de notre diplomatie et de notre coopération",
a exhorté lundi à Kiev M. Zelensky, aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz.
Washington a annoncé lundi une aide militaire supplémentaire pour l'Ukraine, évaluée à 725 millions de dollars et comprenant notamment des missiles et des mines antipersonnel, selon le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.
Lors d'une réunion à l'Otan la semaine dernière à Bruxelles, l'Ukraine avait réclamé des systèmes de défense antiaérienne capables de la protéger du nouveau missile balistique russe Orechnik lancé par Moscou.
Ces systèmes incluent le THAAD américain ou le système Arrow (flèche) développé par les Etats-Unis et Israël.
Le président russe Vladimir Poutine a fait tirer ce missile hypersonique expérimental sur une ville ukrainienne le 21 novembre, vantant son pouvoir destructeur en cas de poursuites de frappes d'armes occidentales en territoire russe.
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