Guinée: des dizaines de morts dans des heurts lors d'un match de foot

15:142/12/2024, Pazartesi
AFP
De tels tournois se multiplient en Guinée, perçus comme des événements en soutien à une éventuelle candidature de M. Doumbouya à la prochaine élection présidentielle.
Crédit Photo : Média X /
De tels tournois se multiplient en Guinée, perçus comme des événements en soutien à une éventuelle candidature de M. Doumbouya à la prochaine élection présidentielle.

Des affrontements dimanche entre supporters, au cours d'un match de football, ont causé la mort d'au moins des dizaines de personnes à N'Zérékoré, dans le sud-est de la Guinée, ont rapporté des sources médicales.

"Il y a une centaine de morts. Des corps sont alignés à perte de vue dans l'hôpital. D'autres sont allongés à même le sol dans les couloirs. La morgue est pleine",
a indiqué un médecin de l'hôpital régional, sous couvert d'anonymat car non autorisé à parler aux médias.

"Il y a des dizaines de morts",
a confirmé un autre médecin.

Des supporters en colère ont vandalisé et incendié le commissariat de N'Zérékoré, selon des témoins. Le gouvernement est resté silencieux sur le drame dimanche soir.

Dans des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, dont l'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité, de nombreux corps inertes sont visibles. D'autres montrent des scènes de confusion dans les rues après le déclenchement des violences.


a témoigné une source sous anonymat pour des raisons de sécurité.


Tout est parti d'une contestation d'une décision de l'arbitre. Des supporters ont alors envahi l'aire de jeu.

Un tournoi dédié au chef de l'état militaire


Selon la presse locale, le match faisait partie d'un tournoi organisé en l'honneur du général Mamadi Doumbouya, chef de la junte militaire, arrivé au pouvoir après un coup d'État en septembre 2021 et devenu président.


De tels tournois se multiplient en Guinée, perçus comme des événements en soutien à une éventuelle candidature de M. Doumbouya à la prochaine élection présidentielle.


Initialement, la junte avait promis de céder le pouvoir à des civils élus avant fin 2024, sous pression internationale. Cependant, elle a récemment annoncé qu'elle ne tiendrait pas cet engagement.


Des proches de M. Doumbouya se sont exprimés en faveur de sa candidature, bien que la
"charte de la transition",
établie après le coup d'État, interdise explicitement aux membres de la junte de participer aux élections nationales ou locales.

Les autorités avaient indiqué en septembre que les scrutins nécessaires au retour à l'ordre constitutionnel se tiendraient en 2025. Un avant-projet de Constitution a été présenté en juillet, avec l'objectif de le soumettre à référendum avant la fin de l'année, bien qu'aucune date n'ait été fixée.

Ce texte est rejeté par les principaux partis d'opposition et organisations de la société civile.


Répression des contestations


La junte continue de réprimer les contestations en interdisant les manifestations et les médias critiques. Plusieurs figures de l'opposition ont été arrêtées, traduites en justice ou contraintes à l'exil.


En juillet, deux responsables d'un mouvement citoyen dissous, réclamant le retour des civils au pouvoir, ont disparu, exacerbant les tensions dans le pays.


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