Gaza: l'UNRWA annonce suspendre la livraison d'aide par un point de passage clé depuis Israël

La rédaction
10:442/12/2024, lundi
AFP
Un travailleur palestinien discutant avec un soldat israélien près du point de passage de Kerem Shalom.
Crédit Photo : JACK GUEZ / AFP / Archive
Un travailleur palestinien discutant avec un soldat israélien près du point de passage de Kerem Shalom.

L’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé dimanche qu’elle suspendait la livraison d’aide dans la Bande de Gaza depuis le principal point de passage avec Israël, le transport étant devenu "impossible".

"Nous suspendons l’acheminement de l’aide par Kerem Shalom, le principal point de passage humanitaire à Gaza"
, a déclaré Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA, sur X. Cette décision
"difficile"
intervient alors que
"la faim s’aggrave rapidement"
dans ce territoire ravagé par 14 mois de guerre.

Publication du Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini.

Kerem Shalom, situé à la frontière entre Israël et le sud de Gaza, est la principale voie d’entrée des camions humanitaires, qui doivent être inspectés avant leur entrée. Cependant,
"la route qui sort de ce point de passage n’est pas sûre depuis des mois"
, a expliqué M. Lazzarini.
Il a également signalé que le 16 novembre, un convoi humanitaire a été pillé par des bandes armées, suivies par des vols similaires de camions de nourriture.

Selon l'UNRWA,
"les opérations humanitaires sont devenues impossibles"
à Gaza, où la guerre a détruit les infrastructures essentielles. M. Lazzarini, appelant à un cessez-le-feu immédiat, a rappelé:

La protection des travailleurs humanitaires et des convois incombe à Israël en tant que puissance occupante.

Un contexte humanitaire alarmant


Le conflit a également coûté la vie à plusieurs humanitaires. Samedi, trois employés de l’ONG américaine World Central Kitchen ont été tués dans une frappe israélienne à Khan Younès, tandis qu’un collaborateur de Save the Children a également été tué. Alexandra Saieh de Save the Children, a insisté:


Nous devons garantir la sécurité des travailleurs humanitaires et un accès sans entrave à l’aide.

Israël a défendu sa gestion des livraisons via Kerem Shalom, affirmant que
"seuls 7 % de l’aide acheminée en novembre ont été coordonnés par l’UNRWA"
. Le Cogat, organisme du ministère israélien de la Défense, a ajouté que des dizaines d’organisations humanitaires continuaient leurs opérations à Gaza.

Appels internationaux et avenir incertain


Dimanche, les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe ont exigé un cessez-le-feu immédiat et la livraison de l’aide humanitaire. Un diplomate allemand a également condamné les obstacles posés par Israël, estimant qu’il n’y avait
"aucune excuse"
pour bloquer les ravitaillements.

Les défis logistiques à Gaza s’accumulent: le mauvais état des routes, les bombardements incessants, et le manque de sécurité rendent les opérations humanitaires presque impossibles. En novembre, seulement 1 358 camions sont entrés dans Gaza, loin des 500 journaliers avant la guerre.

Jean-François Corty, président de Médecins du Monde, a décrit la situation comme
"dramatique"
, signalant des
"indicateurs de mortalité exponentiels"
. Claire Nicolet de Médecins sans Frontières a qualifié l’arrêt des livraisons de
"catastrophique".

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