Immédiatement après que le Tchad a mis fin à l'accord de coopération en matière de défense avec la France, la décision du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye de fermer la base française permanente dans son pays a révélé, une fois de plus, que l'influence de la France sur ses anciennes colonies s'affaiblit progressivement.
Le président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars dernier, a exprimé à plusieurs reprises, pendant et après la campagne électorale, son souhait de revoir les relations avec la France.
Les déclarations de Faye et du gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko concernant la base française démontrent que le Sénégal pourrait faire un pas dans cette direction.
Dans des interviews simultanées avec la presse française le 28 novembre, Faye a déclaré qu'il ne devrait pas y avoir de troupes étrangères dans un pays indépendant et souverain et a exprimé son intention de fermer la base française.
Le même jour, le Tchad a annoncé la résiliation de son accord de coopération en matière de défense avec la France.
En Afrique, la France dispose actuellement de bases militaires permanentes à Djibouti, au Tchad, au Gabon, en Côte d'Ivoire et au Sénégal.
Bien que cela n'ait pas été annoncé officiellement, il est dit que le rapport préparé par Jean-Marie Bockel, le représentant spécial du président français Emmanuel Macron pour l'Afrique, comprend une recommandation visant à réduire le nombre de soldats dans ces bases.
Suite à la prise du pouvoir par Assimi Goita au Mali en 2020, les opérations militaires de la France dans le pays depuis 2013 étaient devenues un sujet de débat.
La France a également été contrainte de fermer sa base militaire de Gao au Mali.
Au Burkina Faso, le gouvernement militaire dirigé par Ibrahim Traore, qui a pris le pouvoir en septembre 2022, a mis fin à l'accord de coopération militaire avec la France et a expulsé l'ambassadeur de France à Ouagadougou, Luc Hallade, en janvier 2023.
La France, qui devait quitter le Mali et le Burkina Faso mais ne voulait pas quitter la région du Sahel, a redéployé ses troupes au Niger, mais ce changement de plan n'a pas été de longue durée en raison du coup d'État à Niamey.
La France a été contrainte de se retirer également du Niger, son proche allié au Sahel, après le renversement en juillet 2023 du président nigérien de l'époque, Mohammed Bazoum, qui entretenait des relations étroites avec la France.
Bien que l'ambassadeur Itte ait résisté à cette expulsion du pays pendant environ un mois, en décembre 2023, la France a fermé son ambassade à Niamey et retiré l'ensemble des 1 500 soldats stationnés dans la région depuis environ 10 ans.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont commencé à se rapprocher de l'administration de Moscou à la suite de la résiliation de leurs accords de coopération en matière de défense avec la France.
Dernièrement, le vice-premier ministre russe Alexandre Novak s'est rendu dans les pays de l'Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
La semaine dernière, le président russe Vladimir Poutine a également eu une conversation téléphonique avec le président sénégalais Faye.