Crédit Photo : John Wessels / AFP
Le président de la Guinée Bissau Umaro Sissoco Embaló (D), le président de l'Union des Comores Azali Assoumani (2e R), le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye (C), le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani (2e G) et le président de la Gambie Adama Barrow (G) arrivent au cimetière de Thiaroye le 1er décembre 2024 pour une cérémonie marquant le 80e anniversaire du massacre de Thiaroye.
Le Sénégal a célébré dimanche la première commémoration officielle du massacre de Thiaroye, survenu le 1er décembre 1944, où des tirailleurs sénégalais furent exécutés par l'armée coloniale française. Cette cérémonie s'est déroulée au camp de Thiaroye, site désormais transformé en cimetière, où reposent 202 stèles blanches.
Plusieurs chefs d'État africains, dont Mohamed Ould Cheikh Ghazouani (Mauritanie), Adama Barrow (Gambie), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau), Assoumani Azali (Comores) et Brice Clotaire Nguéma (Gabon), ont pris part à cet hommage, accompagnés de délégations officielles venues de 16 pays africains concernés par cet épisode tragique.
"Des héros africains sans défense, armés de courage et de dignité, ont été froidement abattus. Il s'agissait d'un massacre. 80 ans après, le silence de Thiaroye reste assourdissant",
a déclaré le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye dans son discours.
Il a souligné l'importance de ce devoir de mémoire pour graver cet événement dans la conscience collective et restaurer la vérité historique.
Une réappropriation de l'histoire
Le président Faye a annoncé plusieurs initiatives, dont la création d'un mémorial et d'un centre de recherche dédié aux tirailleurs à Thiaroye, la rebaptisation de rues et de places publiques, ainsi que l'inclusion de l'histoire de Thiaroye dans les programmes scolaires.
Il a également déclaré que le 1er décembre serait désormais institué comme la journée des tirailleurs sénégalais.
Se tournant vers la France, il a salué le
du président Emmanuel Macron pour avoir reconnu la nature du massacre de Thiaroye, tout en appelant à davantage d'actions.
"Il reste encore des zones d'ombre, notamment sur le nombre exact de victimes. Nous sollicitons l'accès complet aux archives françaises pour permettre une reconstitution fidèle des faits",
a-t-il insisté.
Une reconnaissance française
Présent lors de la cérémonie, Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, a réitéré l'engagement de la France à restituer ses archives et à reconnaître pleinement cet épisode sombre. Il déclare:
Rien ne peut justifier que les soldats de la France aient ainsi retourné leurs armes contre leurs frères d'armes.
Il a rappelé que les conditions injustes ayant mené à la tragédie: le non-paiement des soldes dues aux tirailleurs, qui avaient déjà protesté à Morlaix avant de manifester à Thiaroye.
Le massacre de Thiaroye reste un symbole des violences infligées aux Africains sous le régime colonial.
Bien que le bilan officiel varie entre 35 et 70 morts selon les sources françaises, des historiens estiment que les victimes se comptent en centaines, témoignant de l’ampleur de ce crime de guerre.
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