Crédit Photo : Ludovic MARIN / AFP
Le Président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, et le Président français, Emmanuel Macron.
Le président tchadien, Mahamat Idriss Deby, a confirmé dimanche que son pays avait décidé de mettre fin aux accords militaires avec la France, une décision qu'il affirme ne pas être guidée par une "logique de remplacement".
"Pour lever toute ambiguïté, cette décision de rupture ne constitue en aucun cas un rejet de la coopération internationale, ni une remise en question de nos relations diplomatiques avec la France",
a déclaré le chef de l'État, quelques jours après cette annonce inattendue. Ces accords remontaient à l'indépendance du Tchad.
Mahamat Idriss Deby a tenu à préciser que le Tchad ne cherche pas à substituer une puissance par une autre:
"Le Tchad n'est nullement dans une logique de remplacement d'une puissance par une autre, encore moins dans une approche de changement de maître."
Il a également invoqué la
comme motivation principale de cette décision, prise, selon lui, avec prudence.
Le président tchadien a souligné que cette rupture vise à réorienter le partenariat avec la France vers des domaines susceptibles d'avoir un impact positif plus direct sur les populations.
"Il ne correspond plus, ni aux réalités sécuritaires, géopolitiques et stratégiques de notre temps, ni à nos attentes légitimes quant à la pleine expression de notre souveraineté",
a détaillé le président face aux journalistes.
Le dirigeant tchadien ajoute que le Tchad ne voit pas vraiment les effets de cet accord de défense sur le terrain.
"Il ne nous apporte aucune valeur ajoutée réelle sur le terrain militaire où nous faisons face, tout seuls, à des défis variés et sérieux, notamment des attaques de dimensions terroristes",
explique-t-il.
L'annonce officielle de la suspension des accords avait été faite par le ministre des Affaires étrangères sur Facebook, peu après une visite de son homologue français à la frontière soudanaise.
Cette décision intervient dans un contexte de retrait progressif des forces françaises de plusieurs pays du Sahel, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger, où les militaires au pouvoir se sont rapprochés de Moscou. Dernier point d'ancrage des forces françaises dans la région, le Tchad abrite encore un millier de soldats français répartis sur trois bases.
Selon le Quai d'Orsay, Paris avait déjà amorcé une réflexion sur la reconfiguration de ses dispositifs militaires en Afrique. Le Sénégal a également annoncé la fermeture prochaine des bases françaises sur son territoire.
Mahamat Idriss Deby a indiqué que le gouvernement tchadien entamera les démarches nécessaires pour appliquer cette décision, conformément à l'accord stipulant qu'une notification écrite doit être transmise et qu'elle prendra effet six mois après réception par l'autre partie.
En mai dernier, le Tchad a conclu une période de transition politique de trois ans avec l'élection de Mahamat Idriss Deby Itno, porté au pouvoir par une junte militaire après la mort de son père, Idriss Deby, tué en 2021 lors d'une offensive rebelle.
Le Tchad avait auparavant bénéficié du soutien militaire français pour repousser des attaques rebelles en 2008 et 2019.
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