Le Bangladesh choqué par l'appel d'une élue indienne à déployer des soldats de l'ONU

11:183/12/2024, mardi
AFP
Mamata Banerjee, ministre en chef du Bengale-Occidental en Inde.
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Mamata Banerjee, ministre en chef du Bengale-Occidental en Inde.

Le gouvernement intérimaire du Bangladesh s'est déclaré choqué lundi par l'appel de Mamata Banerjee, ministre en chef du Bengale-Occidental en Inde, à déployer des soldats de l'ONU pour protéger les hindous et autres minorités victimes d'attaques violentes.

Depuis la chute du régime de l'ex-Première ministre Sheikh Hasina en août, les tensions entre la majorité musulmane et la minorité hindoue se sont intensifiées. Les émeutes ayant précédé et suivi son éviction ont conduit à des représailles ciblant la communauté hindoue, désormais inquiète de nouvelles violences.


Lors d’une intervention, Mme Banerjee a exhorté New Delhi à demander aux Nations unies d’agir pour protéger les minorités bangladaises.
"Ils peuvent envoyer une force de maintien de la paix au Bangladesh et sauver notre peuple"
, a-t-elle déclaré.

Une déclaration controversée


Touhid Hossain, ministre des Affaires étrangères par intérim du Bangladesh, a exprimé sa consternation face à cette suggestion, qu’il considère comme un manque de confiance envers la souveraineté de son pays.
"Je ne comprends pas pourquoi Mamata Banerjee a fait une telle déclaration. Je la connais personnellement
", a-t-il déclaré aux journalistes, avant de critiquer les médias indiens pour leur rôle dans la diffusion de
"fausses informations"
concernant la situation des hindous au Bangladesh.

Malgré tout, M. Hossain a insisté sur la volonté de son pays d'entretenir des relations amicales avec l'Inde, soulignant que
"les problèmes peuvent être résolus"
et que
"les intérêts mutuels doivent être préservés"
.

Hostilité croissante envers l'Inde


Le contexte politique tendu a exacerbé l'hostilité envers l'Inde, perçue comme un soutien clé du règne autoritaire de Sheikh Hasina. Des manifestations orchestrées par le groupe Hefazat-e-Islam, influent au sein de la communauté musulmane, accusent New Delhi de mener une campagne visant à
"propager la haine"
contre le Bangladesh.

Par ailleurs, en Inde, des militants hindous ont tenté de prendre d’assaut un consulat bangladais à Agartala, une ville proche de la frontière, lors d’une manifestation dénonçant les violences contre les hindous au Bangladesh.

Touhid Hossain a confirmé des discussions avec d'autres diplomates étrangers pour
"dissiper les malentendus sur les questions relatives aux minorités"
et défendre l’intégrité de son gouvernement intérimaire, en charge d’imposer des réformes démocratiques après le départ de Mme Hasina.


Une crise aux répercussions diplomatiques


Avec ses 170 millions d’habitants majoritairement musulmans, le Bangladesh traverse une période de grande instabilité, où les questions des droits des minorités et des relations avec l’Inde demeurent au cœur des préoccupations.


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