Le président taïwanais Lai Ching-te s'adressant au Parlement à Majuro, dans les Îles Marshall, le 3 décembre 2024.
Le président taïwanais Lai Ching-te est arrivé mardi aux îles Marshall, deuxième étape de sa tournée dans le Pacifique après une escale à Hawaï, suscitant la colère de Pékin.
Lors de son séjour à Hawaï, État américain, M. Lai s’est entretenu par téléphone avec Nancy Pelosi, ancienne présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, au sujet des
"menaces militaires chinoises"
contre Taïwan. Il a également rencontré des membres du Congrès et des représentants du gouvernement américain.
La Chine considère Taïwan comme l’une de ses provinces, non encore réunifiée avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile en 1949. Pékin n’exclut pas l’usage de la force pour parvenir à ses fins et s’oppose fermement à tout contact officiel entre Taipei et d’autres pays.
A Majuro, capitale des îles Marshall, Lai Ching-te a été accueilli par la présidente Hilda Heine.
"Taïwan et les îles Marshall partagent une culture austronésienne commune ainsi que des valeurs de liberté et de démocratie"
, a déclaré M. Lai.
"Prêt préférentiel" et soutien stratégique
Les îles Marshall figurent parmi les trois alliés diplomatiques de Taïwan dans le Pacifique, sur les 12 pays qui reconnaissent encore Taipei. D’autres nations ont transféré leur soutien à Pékin, attirées par des promesses d’investissements et d’aide financière.
Devant le Parlement des îles Marshall, M. Lai a annoncé un
"prêt préférentiel"
destiné à la compagnie aérienne nationale Air Marshall Islands pour l’acquisition de nouveaux appareils. Il a également déclaré que Taïwan participerait à la construction d’un abattoir de porcs en 2025, visant à renforcer
"la sécurité alimentaire"
de l’archipel.
Le président taïwanais a remercié son homologue pour son soutien actif à Taipei lors d’événements internationaux tels que le Forum des îles du Pacifique, l’Assemblée générale de l’ONU et la COP 29.
Après les îles Marshall, M. Lai doit se rendre aux Tuvalu et aux Palaos, les deux autres alliés régionaux de Taïwan. Il prévoit également une escale sur l’île américaine de Guam.
Washington et la rivalité avec Pékin
Bien que les États-Unis aient reconnu Pékin au détriment de Taipei depuis 1979, ils restent le principal allié de Taïwan, en tant que fournisseur d’armes et bailleur de fonds. Récemment, Washington a approuvé une nouvelle vente d’armement à Taïwan, d’une valeur de 385 millions de dollars (364 millions d’euros), provoquant une réaction virulente de la Chine.
Pékin accuse M. Lai, ainsi que sa prédécesseure Tsai Ing-wen, de
"séparatisme"
et d’approfondir la division culturelle avec le continent. Cette tournée est perçue par les autorités chinoises comme une provocation, dans un contexte de tensions régionales croissantes.