La Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, fait un geste de victoire après avoir voté dans un bureau de vote à Dhaka le 7 janvier 2024.
La Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a remporté un cinquième mandat, son parti ayant obtenu plus de trois quarts des sièges au sein du parlement, a annoncé lundi la commission électorale après un scrutin boycotté par l'opposition qui l'a qualifié de "simulacre".
Le parti au pouvoir de Mme Hasina,
"la Ligue Awami a remporté l'élection",
a déclaré Moniruzzaman Talukder, secrétaire adjoint de la Commission électorale, au lendemain des élections législatives.
Selon les premières chiffres, le taux de participation serait faible, se situant autour de 40%.
Selon M. Talukder, le parti de Mme Hasina a remporté 223 sièges sur les 300 que compte ce Parlement monocaméral.
Avec le soutien d'autres députés, notamment de partis alliés, Mme Hasina pourrait bénéficier d'une plus large majorité, selon les analystes.
"Il s'agit d'un parlement à parti unique",
a déclaré à l'AFP Ali Riaz, de l'Illinois State University, ajoutant que
"seuls les alliés de la Ligue Awami ont eu la possibilité de participer".
Si Mme Hasina, au pouvoir depuis 2009, est créditée d'avoir favorisé une croissance fulgurante dans le huitième pays le plus peuplé du monde, autrefois en proie à une extrême pauvreté, son gouvernement est accusé de graves violations des droits humains et d'avoir mené une répression impitoyable contre l'opposition.
La Ligue Awami n'avait pratiquement pas d'adversaires dans les circonscriptions qu'elle briguait. Mais elle avait omis de présenter des candidats dans quelques autres, apparemment pour éviter que le Parlement monocaméral ne soit considéré comme l'instrument d'un parti unique.
Le principal parti d'opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), dont les rangs ont été décimés par des arrestations massives, a refusé de participer à ce scrutin qu'il a qualifié de
Sheikh Hasina, 76 ans, avait appelé les électeurs à se rendre aux urnes, a qualifié le BNP
d'"organisation terroriste"
après avoir voté dimanche.
Le chef du BNP, Tarique Rahman, a dénoncé un possible bourrage des urnes.
"Ce qui a eu lieu n'est pas une élection, mais plutôt une honte pour les aspirations démocratiques du Bangladesh"
, a-t-il jugé sur les réseaux sociaux depuis Londres, où il vit en exil depuis 2008, ajoutant avoir vu
"des photos et vidéos dérangeantes"
appuyant ses accusations.
Meenakshi Ganguly, de l'organisation Human Rights Watch, a affirmé dimanche que le gouvernement n'avait pas réussi à rassurer les partisans de l'opposition quant à l'équité du scrutin, avertissant que
"beaucoup redoutent une nouvelle répression".
#Bangladesh
#élection
#législative
#opposition
#politique
#boycott
#vote