Au Cambodge, un projet de loi pour punir la négation des crimes des Khmers rouges

19:0925/01/2025, samedi
MAJ: 25/01/2025, samedi
AFP
L'ancien chef de prison des Khmers rouges, Kaing Guek Eav, plus connu sous le nom de Duch (à gauche), dans la salle d'audience à Phnom Penh, le 20 mars 2012.
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L'ancien chef de prison des Khmers rouges, Kaing Guek Eav, plus connu sous le nom de Duch (à gauche), dans la salle d'audience à Phnom Penh, le 20 mars 2012.

Le gouvernement cambodgien a approuvé un projet de loi rendant passible de cinq ans de prison la négation du génocide et autres crimes commis par les Khmers rouges, a annoncé samedi un porte-parole de l'exécutif.

Après une guerre civile sanglante, les Khmers rouges, dirigés par Pol Pot, ont régné dans un isolement quasi-total entre 1975 et 1979. Au cours de ces années, environ deux millions de personnes sont mortes de faim, ont été exécutées ou ont péri sous la torture ou les travaux forcés.


Le projet de loi a été approuvé lors d'une réunion du gouvernement présidée par le Premier ministre Hun Manet vendredi, et sera prochainement soumis au Parlement, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Pen Bona.

Il punit d'un à cinq ans de prison et d'une amende de jusqu'à 120.000 euros les personnes qui
"nient la vérité du sombre passé"
, selon un communiqué.

Les atrocités dont la négation est réprimée incluent le génocide, les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre tels que reconnus par les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC), le tribunal mis en place avec le soutien des Nations Unies en 2006 pour juger les crimes des Khmers rouges, dissous en 2022 après avoir rendu son dernier jugement.


Ce projet de loi a été annoncé à moins de trois mois du 50e anniversaire de la prise de pouvoir par les Khmers rouges, le 17 avril 1975.

Il a été rédigé à la demande de l'ancien Premier ministre Hun Sen, toujours très influent dans la vie politique cambodgienne, qui en mai dernier avait déploré que certains politiciens refusent toujours de reconnaître le génocide des Khmers rouges et avait appelé le gouvernement à les punir.


Hun Sen, lui-même un ancien cadre des Khmers rouges, a démissionné en 2023 et a transmis la direction du gouvernement à son fils aîné Hun Manet.


Le projet de loi est destiné à remplacer un ancien texte, entré en vigueur en 2013 également à l'initiative de Hun Sen, qui interdit les déclarations niant les crimes perpétrés par les Khmers rouges sous peine de deux ans de prison.


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