Le HCR appelle le Tadjikistan à cesser l'expulsion de réfugiés afghans

11:1827/01/2025, Pazartesi
AFP
Un soldat de l'armée nationale afghane passe deavnt les drapeaux de l'Afghanistan et du Tadjikistan sur le port afghan de Shirkhan et Nizhny Pyandzh au Tadjikistan.
Crédit Photo : Musadeq SADEQ / POOL / AFP
Un soldat de l'armée nationale afghane passe deavnt les drapeaux de l'Afghanistan et du Tadjikistan sur le port afghan de Shirkhan et Nizhny Pyandzh au Tadjikistan.

Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a appelé le Tadjikistan à cesser les expulsions de réfugiés afghans, après une série de renvois forcés en décembre 2024.

"Le HCR est au courant du retour forcé d'au moins 80 réfugiés afghans en Afghanistan en décembre 2024, en immense majorité des hommes avec des passeports, visas et cartes de réfugiés valides"
, a indiqué l’agence onusienne à la presse.

Depuis son indépendance de l’URSS dans les années 1990, le Tadjikistan accueille des réfugiés afghans, dont beaucoup espèrent rejoindre des pays occidentaux.

Des tensions croissantes avec Kaboul


Le Tadjikistan partage une frontière montagneuse de 1.300 kilomètres avec l’Afghanistan et des liens culturels et linguistiques forts avec sa population. Cependant, les relations entre les deux pays se sont tendues depuis le retour des talibans au pouvoir à l’été 2021.


Contrairement à d'autres dirigeants d’Asie centrale qui ont adouci leur position vis-à-vis des talibans, le président tadjik Emomali Rakhmon continue de les critiquer ouvertement, notamment en raison du traitement réservé aux Tadjiks en Afghanistan, deuxième groupe ethnique du pays.

Des expulsions en contradiction avec la législation


Selon le HCR,
"au moins 114 ressortissants afghans ont été expulsés irrégulièrement entre 2023 et 2024"
, alors que fin 2024, le pays comptait officiellement 8.969 réfugiés afghans.

Les autorités tadjikes avaient pourtant affirmé que ces réfugiés bénéficiaient de
"nombreux droits semblables aux citoyens tadjiks"
.

D’autres pays voisins de l’Afghanistan, comme le Pakistan et l’Iran, ont également lancé des campagnes d’expulsions massives. Les défenseurs des droits humains alertent sur le risque de persécutions auquel sont confrontés les renvoyés.

"Le retour forcé d'une personne qui risque d'être torturée ou victime d'autres violations graves des droits humains contredit la législation tadjike relative aux réfugiés"
, souligne le HCR.

L’agence onusienne exhorte ainsi le gouvernement tadjik à garantir qu’aucune personne demandant une protection internationale ne soit expulsée vers son pays d'origine si sa vie ou sa liberté y sont menacées.


À lire également:




#Tadjikistan
#Afghanistan
#migrations
#réfugiés
#droitshumains
#Emomali Rakhmon
#HCR
#réfugiés afghans
#expulsions
#talibans
#ONU
#droits humains
#Asie centrale
#Pakistan
#Iran
#persécutions