La Réserve fédérale (Fed) tient mardi et mercredi sa première réunion de politique monétaire depuis le retour à la Maison Blanche d'un Donald Trump bien déterminé à peser sur le niveau des taux d'intérêt.
Dès sa première semaine en poste, le président américain a mis un coup de pression à l'institution dont les statuts la mettent théoriquement à l'abri du pouvoir politique - même si l'exécutif a le pouvoir de proposer des candidats aux postes de gouverneur.
La Fed se réunit toutes les six semaines pour ajuster ou non ses taux d'intérêt, qui ont un direct décalé dans le temps sur l'économie: lorsqu'elle est en surchauffe les taux montent pour tenter de la ralentir, si elle est en revanche sous sa croissance potentielle des taux faibles peuvent lui apporter un coup de fouet.
Avec un effet, dans chaque cas, sur l'inflation, dont le rythme aura tendance à suivre celui de l'économie, selon la théorie économique.
Mais face à une inflation toujours supérieure à sa cible, les marchés financiers jugent peu probable qu'une nouvelle baisse intervienne avant mars, au plus tôt, selon l'outil de veille du groupe CME, FedWatch.
Les taux se situent désormais dans la fourchette de 4,25 à 4,50%, après avoir plafonné pendant plus d'un an à leur plus haut niveau depuis le début des années 2000.
"Plutôt sain"
Le défi pour la Fed sera donc de laisser ses taux inchangés sans s'attirer les foudres du chef de l'Etat.
Jerome Powell, selon elle, évitera de "spéculer" sur les répercussions économiques des politiques voulues par le nouveau gouvernement et attendra de voir "comment elles affectent effectivement l'économie".
Parmi les grandes inconnues: Donald Trump va-t-il mettre en place les nouvelles barrières douanières qu'il a promises ? Et cela se traduira-t-il par un rebond des prix et une ralentissement de l'économie comme anticipé par de nombreux experts ?
La nouvelle administration, qui a juré de rendre du pouvoir d'achat aux Américains, le conteste.
Ancien président de la Fed de St. Louis, James Bullard considère que les marchés "donnent trop d'importance" au risque inflationniste que feraient peser les surtaxes aux frontières.
Il écarte tout effet mécanique, les consommateurs pouvant selon lui chercher un substitut au produit renchéri, ou simplement arrêter de l'acheter.