France: un communiste "nostalgique" de la position de Chirac sur le conflit israélo-palestinien

17:0119/10/2023, четверг
MAJ: 19/10/2023, четверг
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Le député communiste de Seine-Maritime, Sébastien Jumel. Crédit photo: THOMAS SAMSON / AFP
Le député communiste de Seine-Maritime, Sébastien Jumel. Crédit photo: THOMAS SAMSON / AFP

Interrogé par Anadolu (AA), ce mardi, le député communiste de Seine-Maritime, Sébastien Jumel, a déclaré être "nostalgique" de la position adoptée par la France sur la question israélo-palestinienne, sous la présidence de Jacques Chirac (1995-2007), estimant que son pays doit mettre en place "une diplomatie de la Paix" sur le conflit au Proche-Orient.

Interrogée par AA à l'Assemblée nationale française, la figure émérite du Parti communiste français (PCF) a résumé la position de son mouvement sur la question.


"Notre conviction, c'est que la solution à deux États [israélien et palestinien, NDLR] maintenant les frontières et la sécurité des frontières, reste la solution diplomatique la plus crédible: celle de la diplomatie de la paix comme feuille de route permanente, même si j'ai conscience, en disant cela, que l'actualité n'est pas là-dessus",
a-t-il rappelé alors que les combats se poursuivent depuis le samedi 7 octobre entre l'armée israélienne et des factions palestiniennes.

Rappelant la situation de la bande de Gaza bombardée par les forces israéliennes et le blocus total imposé aux populations palestiniennes locales, le député communiste a souligné l'urgence de mettre en place
"un corridor humanitaire pour protéger les Palestiniens de la bande de Gaza"
, et souligné qu'
"un million de Palestiniens sont aujourd'hui en extrême danger".

Le respect du droit international


Le législateur interrogé par AA a également souligné l'importance du
"respect du droit international"
, dénonçant le bombardement
"indiscriminé"
des civils et des militaires, notamment dans la bande de Gaza.

"Le respect du droit international, c'est qu'on ne s'en prend pas à des civils, on ne tape pas d'une manière indiscriminée des civils et des militaires. Il y a des accords internationaux qui prévoient ça. Il y a des accords qui prévoient l'obligation de corridor humanitaire [...] la possibilité pour les ONG de venir au secours des civils et l'ardente obligation qu'au conseil de sécurité, la voix de la France pèse pour que le chemin de la paix soit recouvré: voilà ce que le groupe communiste porte, pas seulement depuis aujourd'hui, depuis la semaine dernière, mais dans la durée"
, a-t-il souligné.

La "nostalgie" de Chirac


Suite à cette déclaration de Sébastien Jumel, le correspondant d'Anadolu l'a questionné sur la position de la France vis-à-vis de la question israélo-palestinienne, dans l'état actuel.


"Je pense que la parole de la France n'est pas à la hauteur des enjeux et je suis nostalgique (c'est un communiste qui vous dit ça) de la parole de la France, lorsqu'elle était portée par Jacques Chirac, par exemple, ou par Dominique de Villepin lorsqu'il était au conseil de sécurité de l'ONU"
, a répondu le député faisant référence à l'ancien Président français (1995-2007) Jacques Chirac et au chef de la Diplomatie française (2002-2004) puis Premier ministre (2005-2007), Dominique de Villepin.

Les plus anciens se souviennent certainement de la scène dans laquelle Jacques Chirac, en voyage à Jérusalem en 1996, s'était mis en colère contre les forces de sécurité israéliennes empêchant les Arabes de venir lui serrer la main.
"C'est de la provocation ! Vous voulez que je reprenne mon avion et que je retourne en France, c'est ça?"
, avait alors déclaré le Président français, alors que la France avait une position indépendante sur la question israélo-palestinienne.

On se souvient également du discours du ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin à l'ONU, critiquant la décision des États-Unis de lancer une guerre en Irak, au motif de la présence d'armes de destruction massive en Irak en 2003, un motif dont l'aspect mensonger avait plus tard été révélé au grand public, notamment de l'aveu de l'ancien secrétaire d'État des États-Unis, Colin Powell.

"Un gouvernement d'extrême droite" en Israël


Soulignant la nécessité pour la France d'adopter
"une feuille de route permanente de la diplomatie de la paix"
, Sébastien Jumel a précisé à Anadolu la position de son parti sur la question israélo-palestinienne.

"Nous avons toujours fait la différence entre la solidarité que nous devons aux peuples, la légitimité de la reconnaissance et de la coexistence de deux États et la liberté que nous avons de critiquer un gouvernement. Il y a un gouvernement d'extrême droite en Israël, aujourd'hui"
, a-t-il déclaré.

"L'émotion suscitée par les attentats [de factions palestiniennes, NDLR] rend difficile la critique. Mais une fois l'émotion passée, le recul implique que nous ayons une vision de ce qui a conduit à cette situation". Et de rappeler:

Et ce qui a conduit à cette situation, ce sont les droits du peuple palestinien non garantis, non respectés, les accords d'Oslo bafoués, ou les résolutions du conseil de sécurité non respectées.

"Le groupe GDR a fait adopter, il y a quelques mois, une résolution qui assimilait le sort réservé aux Palestiniens à une forme d'Apartheid, c'est-à-dire des citoyens qui n'ont pas les mêmes droits en fonction de leur appartenance,"
a indiqué le député, soulignant que son parti a
"condamné sans hésitation l'acte terroriste que le Hamas a prodigué à l'égard des civils israéliens, sachant d'ailleurs que ça justifierait une réponse sans nom d'Israël à l'égard des victimes palestiniennes".

Bilan du conflit actuel


Peu après la déclaration du député communiste, mardi soir, Ashraf Al-Qudra, porte-parole du ministère de la Santé à Gaza, a déclaré à Anadolu que plus de 500 Palestiniens ont été tués dans un bombardement israélien qui a visé l'hôpital Al-Ahli Baptiste dans la bande de Gaza.


Le lendemain, le ministère de la Santé à Gaza a rapporté que le bilan du
"massacre"
israélien qui a visé l'hôpital Al-Ahli Baptiste mardi soir a atteint 471 morts, dont 28 dans un état critique.

Alors que des autorités israéliennes ont nié toute responsabilité de leur pays dans ce raid aérien, de nombreux acteurs internationaux ont appelé à une enquête impartiale pour déterminer les coupables.

Pour rappel, des affrontements ont commencé au Porche-Orient le 7 octobre courant, lorsque le Hamas a déclenché l'opération "Déluge d'Al-Aqsa", une attaque surprise sur plusieurs fronts comprenant des tirs de roquettes et des infiltrations en territoire israélien par voies terrestres, maritimes et aériennes. Le groupe a déclaré que cette incursion était une riposte à la prise d'assaut de la mosquée d'Al-Aqsa et à l'augmentation des violences commises par les colons.


L'armée israélienne a ensuite lancé l'opération "Épées de fer" contre des cibles du Hamas dans la bande de Gaza.


Pour le douzième jour consécutif, Israël continue de pilonner Gaza, coupant l'approvisionnement de la bande en eau, en électricité, en nourriture et en médicaments, ce qui a déclenché des avertissements régionaux et internationaux d'une double catastrophe humanitaire, parallèlement aux raids intensifs israéliens et aux arrestations dans les villes et localités de Cisjordanie occupée.


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