Suicides chez France Télécom en France: l'ex-patron et son numéro 2 définitivement condamnés

18:0921/01/2025, mardi
AFP
L'ancien PDG de France Télécom Didier Lombard au palais de justice de Paris pour le jugement dans le procès de France Télécom dans l'affaire des suicides, le 20 décembre 2019. (Archive)
Crédit Photo : LIONEL BONAVENTURE / AFP
L'ancien PDG de France Télécom Didier Lombard au palais de justice de Paris pour le jugement dans le procès de France Télécom dans l'affaire des suicides, le 20 décembre 2019. (Archive)

La Cour de cassation, plus haute juridiction de l'ordre judiciaire en France, a rejeté mardi les pourvois de l'ex-patron de France Télécom et de son ancien numéro 2, rendant définitives leurs condamnations dans l'affaire des suicides chez France Télécom, devenue un symbole de la souffrance au travail.

L'ancien patron de France Télécom Didier Lombard, 82 ans, et son ex-numéro 2 Louis-Pierre Wenès, 75 ans, ont été condamnés le 30 septembre 2022 par la cour d'appel de Paris à un an de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende, des peines allégées par rapport à celles prononcées en première instance en 2019.


Les deux ex-dirigeants de France Télécom (devenue Orange en 2013) ont fait face à la justice en raison de la mise en place à compter de 2006 de deux plans de restructuration consécutifs à la privatisation de l'entreprise en 2004, et prévoyant le départ de 22.000 employés et la mobilité de 10.000 autres (sur quelque 120.000 employés).

En première instance, les deux hommes avaient été condamnés à un an de prison dont quatre mois ferme pour leur
"rôle prééminent"
dans la mise en place d'une politique de réduction des effectifs
"jusqu'au-boutiste"
sur la période 2007-2008 au sein de France Télécom.

Ces départs à
"marche forcée"
avec
"des méthodes interdites"
avaient entraîné une
"dégradation des conditions de travail"
de
"milliers de salariés",
dont certains se sont suicidés.

La crise a éclaté au grand jour après le suicide en juillet 2009 de Michel Deparis, un technicien marseillais ayant mis directement en cause France Télécom dans une lettre.


France Télécom est devenue le symbole de la souffrance au travail.


L'entreprise, qui n'a pas fait appel, avait été sanctionnée de l'amende maximum de 75.000 euros dans un jugement historique, devenant la première société du CAC 40 condamnée pour un harcèlement moral institutionnel.


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