Sri Lanka: pour cause d'austérité, les ex-présidents priés de vider leur logement de fonction

18:1321/01/2025, Salı
AFP
L'ancien Président du Sri Lanka Gotabaya Rajapaksa.
Crédit Photo : X /
L'ancien Président du Sri Lanka Gotabaya Rajapaksa.

Au Sri Lanka, la politique d’austérité frappe désormais les anciens présidents. Le gouvernement a ordonné mardi à cinq ex-dirigeants de quitter leurs logements de fonction, financés par les contribuables.

Des résidences luxueuses bientôt transformées


Ces résidences prestigieuses, situées dans des quartiers prisés, seront converties en hôtels ou en musées, a annoncé le ministre de l’Information, Nalinda Jayatissa. Il a déclaré:


Le gouvernement ne fournira plus de logement aux anciens présidents ou à leurs veuves.

À la place, l’État sri-lankais versera désormais une allocation logement mensuelle de 107 dollars (103 euros), conformément à une loi de 1986.

Une décision motivée par la crise économique


Le Sri Lanka peine encore à se relever de la grave crise économique de 2022, qui avait provoqué la chute du président Gotabaya Rajapaksa après des manifestations massives contre l’inflation et la corruption.

Ce climat a favorisé l’élection en septembre dernier d’Anura Kumara Dissanayake, un marxiste converti à l’économie de marché et devenu le premier président de gauche du pays.


Des loyers exorbitants dénoncés


Certains anciens présidents, comme Mahinda Rajapaksa (2005-2015), continuent d’occuper des résidences aux loyers exorbitants, atteignant 16 000 euros par mois, soit 150 fois l’allocation désormais prévue.

Selon la presse locale, l’ancien chef de l’État aurait dépensé, en 2021, près de 800 millions de roupies (2,6 millions d’euros) de fonds publics pour rénover son logement.


Deux autres anciens présidents, Chandrika Kumaratunga (1994-2005) et Maithripala Sirisena (2015-2019), résident toujours dans le quartier diplomatique de Colombo, aux frais de l’État.


Réduction des effectifs de sécurité


Le mois dernier, le gouvernement avait déjà réduit les effectifs des agents affectés à la sécurité des ex-présidents, une mesure qui aurait permis d’économiser 1,2 milliard de roupies (4,1 millions d’euros).

La protection des frères Rajapaksa représentait, à elle seule, plus d’un milliard de roupies (3,5 millions d’euros) l’année dernière. Avec ces nouvelles mesures, le Sri Lanka poursuit sa politique d’austérité pour tenter de redresser son économie et réduire les dépenses publiques.


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