Bangladesh accuse l’Inde de violer le traité d’extradition en retenant l’ex-Première ministre Hasina

10:1222/01/2025, mercredi
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L'ancienne Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina.
Crédit Photo : Munir UZ ZAMAN / AFP
L'ancienne Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina.

Le Bangladesh a déclaré mardi qu'il considérait comme une violation du traité d'extradition avec l’Inde le refus de New Delhi de rapatrier l'ancienne Première ministre Sheikh Hasina.

Hasina, qui a fui en Inde le 5 août dernier après des manifestations étudiantes ayant renversé son régime de la Ligue Awami (AL), est poursuivie devant les tribunaux bangladais pour meurtres de masse et disparitions forcées.


L’Inde et le Bangladesh ont signé un traité d’extradition en 2013, permettant la déportation de personnes sous le coup de poursuites judiciaires.


Pression diplomatique sur l’Inde


Asif Nazrul, conseiller juridique, a déclaré à la presse à Dacca:
"Nous avons envoyé une lettre officielle à l’Inde pour demander l’extradition de l’ancienne Première ministre Hasina. Si l’Inde refuse de la renvoyer, ce sera une violation manifeste du traité d’extradition entre le Bangladesh et l’Inde."

Il a ajouté que le ministère des Affaires étrangères examinerait les actions à entreprendre sur la scène internationale. Nazrul a affirme:


Nous avons déjà sollicité Interpol pour émettre une notice rouge contre Hasina. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour la ramener et la traduire en justice.

L’Inde n’a pas encore répondu à la demande officielle du Bangladesh.


Des poursuites judiciaires contre Hasina


Le Tribunal des crimes internationaux du Bangladesh, institué sous le gouvernement Hasina pour juger les crimes contre l’humanité, a émis deux mandats d’arrêt contre elle pour son implication présumée dans des exécutions de masse et des disparitions forcées.

Le tribunal a également ordonné que Hasina soit présentée devant la justice d’ici le 12 février.


Un rapport de la Commission d’enquête sur les disparitions forcées, créée sous le gouvernement intérimaire dirigé par le lauréat du prix Nobel Muhammad Yunus, a mis en évidence le rôle présumé de Hasina en tant qu’
"instigatrice"
des disparitions forcées signalées durant ses 15 ans de pouvoir.

Hasina, de son côté, a nié à plusieurs reprises ces accusations.


Par ailleurs, Nazrul a annoncé que toutes les poursuites engagées sous la loi de sécurité numérique (DSA), adoptée sous le gouvernement Hasina, seraient abandonnées d’ici février.

"Toutes les affaires relevant de cette loi seront classées sans suite"
, a-t-il affirmé, ajoutant que les
"fausses accusations"
motivées politiquement seraient également annulées à travers le pays.

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