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France / Manifestation pro-Palestine: des journalistes "illégalement" condamnés à des amendes par la police

Un groupe de journalistes a été "illégalement condamné" à des amendes par la Police française alors que ceux-ci couvraient une manifestation pro-palestinienne à Paris, ce mercredi après-midi, selon des témoignages à Anadolu Agence.

10:23 - 19/10/2023 jeudi
MAJ: 10:48 - 19/10/2023 jeudi
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Crédit photo: JULIEN DE ROSA / AFP
Crédit photo: JULIEN DE ROSA / AFP

Ces amendes ont été infligées à des journalistes présents sur la place de la République, où des dizaines de manifestants se sont rassemblés en solidarité avec la Palestine, un jour après qu'une frappe aérienne israélienne a tué plus de 470 personnes à Gaza.


Une journaliste qui a été condamnée à une amende de 135 euros a déclaré à Anadolu avoir reçu cette amende alors qu'elle a présenté sa carte de presse, délivrée par le ministère français de la Culture, qui, dans des conditions normales, permettrait à tout détenteur de travailler librement pour couvrir tout incident public.

"J'ai montré ma carte de presse, mais le policier m'a dit qu'il s'en 'fiche' et qu'il n'en avait pas besoin, m'accusant de participer à une manifestation interdite"
, a déclaré la journaliste, qui a préféré rester anonyme par crainte d'être
"persécutée davantage par la police"
, a-t-elle déclaré à Anadolu.

"Même si j'ai expliqué que la raison pour laquelle j'étais présente sur place était de couvrir l'événement et de non pas d'y participer, le policier a commencé à remplir les informations inscrites sur ma carte d'identité et m'a dit que je devais payer une amende de 135 euros, me donnant également comme injonction de ne pas venir à de futurs rassemblements, et que le cas échéant, je paierais à nouveau le même montant. C’est une amende illégale"
, a-t-elle ajouté.

L'infliction de ces amendes intervient alors qu'à la demande du ministère de l'Intérieur, les manifestations en soutien à la Palestine sont interdites en France depuis le 12 octobre.


Pourtant, ce mercredi, le Conseil d’État français a rejeté l’interdiction générale des manifestations en faveur du peuple palestinien, édictée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé la juridiction administrative dans un communiqué de presse.

La décision "
rappelle qu’il appartient aux seuls préfets d’apprécier au cas par cas et sous le contrôle du juge administratif s’il y a lieu d’interdire une manifestation présentant un lien direct avec le conflit israélo-palestinien, quelle que soit la partie qu’elle vise à soutenir"
.

"Les personnes présentes à la cérémonie ne portaient aucun drapeau palestinien ni vêtements spécifiques, et n'ont pas non plus scandé de slogans de solidarité avec la Palestine"
, a tenu à souligner la journaliste qui a ajouté qu'avec ses collègues, elle s'est "
retrouvée encerclée par des policiers qui ne voulaient pas les laisser passer"
.

"J’ai rappelé à l’officier que le Conseil d’État avait annulé la décision du gouvernement d’interdire les manifestations pro-palestiniennes"
, mais son collègue a répondu
"Nous avons reçu des ordres!'"
, a ajouté la journaliste, déclarant se sentir
"menacée et triste au nom de la liberté de la presse et de la liberté d'expression face à l'interdiction absurde et à l'amende imposée par la police"
.

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