Un responsable de la société civile locale, Désiré Malodra, a avancé le même bilan de 46 morts, précisant que 23 étaient des enfants et que ce chiffre était provisoire.
Richard Dheda, responsable de la "chefferie" (entité administrative) de Bahema Badjere, où se trouve le camp attaqué, avait auparavant parlé de 41 morts et désigné lui aussi des miliciens Codéco comme les auteurs de ce massacre.
La Codéco (Coopérative pour le développement du Congo) est une milice de plusieurs milliers d'hommes affirmant protéger la tribu Lendu face à une tribu rivale, les Hema, défendus par une autre milice, les "Zaïre".
Une attaque des Codéco contre une position de l'armée avait fait samedi en Ituri sept morts parmi les civils. Début 2022, la même milice avait été accusée d'avoir massacré plus de 60 civils dans un autre camp de déplacés, Plaine Savo, dans le territoire de Djugu, en proie à un cycle infernal de violences et de représailles.
Le site de Lala est situé à 3 km d'une position de l'armée, 5 km de Bule-centre et à une dizaine de km d'une base de Casques bleus de l'ONU.
En visite récemment en RDC, Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de paix, s'était lui-même rendu dans un camp de déplacés en Ituri.
Après une décennie d'accalmie, le conflit meurtrier en Ituri entre Hema et Lendu a repris depuis fin 2017, provoquant la mort de milliers de civils et la fuite de plus d'un million et demi de personnes.
Le précédent conflit entre milices communautaires avait fait des milliers de morts entre 1999 et 2003, jusqu'à l'intervention d'une force européenne, l'opération Artémis, sous commandement français.
Par ailleurs, des sources locales ont signalé lundi une nouvelle attaque de village attribuée aux ADF, rebelles affiliés au groupe Daesh, qui aurait fait au moins huit morts dimanche soir dans la province voisine du Nord-Kivu, à Kasindi, dans le territoire de Beni.
Jeudi dernier, une précédente attaque de village par les ADF avait fait 12 morts, hommes, femmes et enfants, selon la société civile. Selon l'ONU, plus de 50 civils auraient été tués rien que durant le mois de mai dans le territoire de Beni.
Les provinces de l'est de la RDC sont en proie depuis près de 30 ans aux violences de multiples groupes armés, locaux et étrangers, hérités pour beaucoup de guerres régionales dans les années 1990-2000.