Kamala Harris dit à Benny Gantz, rival de Netanyahu, sa "profonde inquiétude" pour Gaza

La rédaction
10:435/03/2024, mardi
AFP
Benny Gants, membre du cabinet de guerre israélien, et la vice-présidente américaine, Kamala Harris.
Crédit Photo : GIL COHEN-MAGEN / SAUL LOEB / AFP
Benny Gants, membre du cabinet de guerre israélien, et la vice-présidente américaine, Kamala Harris.

La vice-présidente américaine Kamala Harris a dit lundi à Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, et grand rival politique du Premier ministre Benyamin Netanyahu, sa "profonde inquiétude" face à la crise humanitaire à Gaza.

Elle a
"exhorté Israël à prendre des mesures"
pour augmenter l'entrée d'aide dans le territoire menacé de famine mais a aussi
"salué l'approche constructive"
des autorités israéliennes dans les négociations en cours pour une cessation temporaire des hostilités à Gaza.

La démocrate a
"appelé le Hamas à accepter les conditions qui sont sur la table pour une libération des otages qui se traduirait par un cessez-le-feu immédiat de six semaines et permettrait d'augmenter l'aide humanitaire".

La rencontre avec Benny Gantz s'est déroulée sans accès de la presse.

La visite à Washington de cet ancien ministre de la Défense, membre du cabinet de guerre et rival de Benyamin Netanyahu, suscite des remous en Israël.


Un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a indiqué que la visite s'effectuait à l'initiative de Benny Gantz, dont le programme prévoit aussi des rencontres avec le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan et avec le chef de la diplomatie Antony Blinken.

"Nous avons affaire à tous les membres du cabinet de guerre, y compris le ministre Gantz",
et sa venue
"est une prolongation naturelle de ces discussions"
, a-t-il déclaré.

"Un membre du cabinet de guerre veut venir aux États-Unis, veut nous parler de l'évolution du conflit (...).Nous n'allons pas nous priver de cette occasion"
, a expliqué John Kirby.

À son arrivée à la Maison Blanche, Benny Gantz avait dit:


Entre amis il faut se parler ouvertement, et c'est ce que nous allons faire.

Doudi Amsellem, ministre israélien à la coopération régionale, a reproché à l'influent centriste, dont le parti jouit d'une solide popularité, de jouer le
"cheval de Troie"
au détriment de
"l'unité"
gouvernementale.

Famine


Selon John Kirby, la conclusion d'un accord sur un cessez-le-feu de six semaines et une libération de certains otages, en échange de détenus palestiniens, dépend désormais du groupe palestinien de résistance Hamas.


"Israël a fait une proposition volontariste et cet accord est sur la table"
, a dit le porte-parole.

Il revient au Hamas de l'accepter.

Les États-Unis
"espèrent"
toujours, selon lui, que l'accord pourra être conclu et entrer en vigueur avant le début du ramadan, donc le 10 ou 11 mars.

Face à un lourd bilan de massacre et une situation humanitaire catastrophique, des représentants d'Égypte, du Qatar et des États-Unis -pays médiateurs- ont repris au Caire les négociations en vue d'une trêve. Une délégation du Hamas se trouve également dans la capitale égyptienne.

Kamala Harris dit s'inquiéter depuis plusieurs mois de l'impact sur une partie de l'électorat démocrate de la posture de ferme soutien à Israël adoptée par Joe Biden et la plupart de ses lieutenants.


Dimanche la vice-présidente avait déclaré des propos d'une fermeté inédite de la part d'une haute responsable américaine:


Le gouvernement israélien doit en faire davantage pour augmenter de manière importante le flux d'aide. Il n'y a pas d'excuses.

"Le président et moi sommes sur la même ligne depuis le début",
a-t-elle toutefois assuré lundi à des journalistes qui lui demandaient s'il y avait une divergence d'approche.

Benny Gantz est reçu à Washington alors que Benyamin Netanyahu, sous pression pour la libération des otages, est aussi confronté à la résurgence d'un mouvement de protestation contre son gouvernement.

Ancien ministre de la Défense et ancien chef des armées, Benny Gantz avait rejoint le cabinet de guerre, composé de cinq personnes, constitué après le 7 octobre.


Il a récemment appelé le chef du gouvernement à présenter une stratégie de sortie du conflit, et estime, selon les médias israéliens et les analystes, que la seule offensive militaire ne suffira pas à faire libérer les otages. 


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