Les forces de sécurité soudanaises patrouillent dans un quartier commercial de la ville de Gedaref, dans l'est du Soudan, le 3 avril 2024.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a appelé, vendredi, à une action rapide contre le fléau de la violence sexuelle au Soudan, pays où sévit toujours la guerre.
"Après une année d'hostilités au Soudan, nous appelons à un plus grand engagement de la communauté internationale pour combattre la violence sexuelle contre les femmes et les filles dans le pays",
ont déclaré dans un communiqué commun la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits, Pramila Patten, et la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d'urgence, Joyce Msuya.
"Ces agissements barbares, qui rappellent les horreurs commises au Darfour il y a vingt ans, doivent donner lieu à une action immédiate",
ont déclaré les responsables.
Et le communiqué d'ajouter:
"Alors que les membres du Conseil de sécurité se réunissent cette semaine pour le débat public annuel sur les violences sexuelles liées aux conflits, nous les exhortons à envoyer un message sans équivoque: En vertu du droit international humanitaire, les civils au Soudan doivent être protégés et ne doivent jamais être soumis à des actes de violence sexuelle, qui sont constitutifs de crimes de guerre".
"Des allégations de viols, de mariages forcés, d'esclavage sexuel et de traite des femmes et des filles, en particulier à Khartoum, au Darfour et au Kordofan, continuent d'être enregistrées",
est-il précisé.
Les deux responsables ont souligné que l'ampleur réelle de cette crise reste méconnue, en raison d'une
"insuffisance de signalement due à la stigmatisation, à la peur des représailles et à un manque de confiance dans les institutions nationales".
Elles ont également souligné que sans un soutien politique et financier accru pour soutenir le travail vital des intervenants en première ligne, en particulier les organisations dirigées par des femmes, l'accès à des services vitaux ne fera que se réduire.
"Nous devons continuer à renforcer notre soutien au peuple soudanais, notamment en luttant contre la violence sexuelle sous toutes ses formes et en veillant à ce que les intervenants soudanais en première ligne restent au centre de ces efforts",
ont-elles ajouté.
La guerre au Soudan a éclaté le 15 avril 2023, à la suite de désaccords entre le chef de l'armée régulière, Abdel Fattah Al-Burhan, et le commandant des Forces de Soutien Rapide (FSR), Mohamed Hamdan Dagalo, au sujet de l'intégration des FSR au sein de l'armée.
Le conflit a provoqué une crise humanitaire dévastatrice, et les affrontements ont fait près de 16 000 morts et des millions de déplacés.
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