Le premier procès lié au changement climatique aux États-Unis s'est ouvert lundi dans le Montana, après qu'une dizaine de jeunes eurent engagé des poursuites contre cet État du nord-ouest, l'accusant d'enfreindre leur droit constitutionnel à un "environnement propre et sain".
L'affaire, nommée "Held v. Montana", est scrutée de près, car son résultat pourrait appuyer d'autres poursuites engagées à travers le pays, ciblant à la fois l'industrie des énergies fossiles et les autorités.
La plaignante principale, Rikki Held, dont la famille possède un ranch dans l'est du Montana, a raconté comment leur mode de vie avait été directement affecté par les feux de forêt, les températures extrêmes, et la sécheresse qui frappent de plus en plus fréquemment cet État réputé pour ses paysages verdoyants.
Effets démultipliés
Ils n'exigent aucun dédommagement, mais demandent qu'une déclaration stipulant que leurs droits sont enfreints soit rédigée. Celle-ci doit constituer une première étape vers une action législative.
Dans ses propos liminaires, l'avocat Roger Sullivan a évoqué les effets du réchauffement climatique sur la jeunesse du Montana.
En outre, l'avocat a argué que l'État avait mené une politique énergétique désastreuse, libérant 166 millions de tonnes de CO2 chaque année dans l'atmosphère, l'équivalent d'un pays comme l'Argentine alors que le Montana ne compte qu'un peu plus d'un million d'habitants.
Le climatologue Steve Running, appelé à témoigner par l'accusation, a exposé lundi les preuves scientifiques de la responsabilité de l'homme dans le réchauffement climatique. Le Montana connaît par exemple des hivers plus courts rallongeant la saison des feux, a-t-il noté.
"Spectateur"
À plusieurs reprises, l'État a tenté de faire annuler les poursuites pour des raisons de vice de procédure mais le 6 juin, la Cour suprême de l'État a donné son feu vert pour que le procès débute. Il se déroulera jusqu'au 23 juin à Helena, capitale du Montana.
Selon lui, la loi au coeur des débats du procès ne peut pas être à l'origine des dommages dont les plaignants se sont dits victimes.
Ce type d'argument revient souvent, a déclaré à l'AFP Michael Burger, directeur exécutif du centre Sabin pour le droit climatique à l'université Columbia.