L'Organisation météorologique mondiale (OMM), qui joue un rôle essentiel dans la surveillance et l'anticipation des effets du changement climatique, élit un nouveau chef jeudi.
Le rôle de l'OMM n'a fait que grandir ces dernières années et elle a mis l'emphase sur de nouveaux systèmes de surveillance et d'alerte destinés à sauver des vies face aux dérèglements, climatiques mais aussi à mieux comprendre et anticiper les profondes modifications qu'ils provoquent.
Quatre personnalités de l'OMM ont présenté leur candidature pour le remplacer, dont deux peuvent prétendre à devenir la première directrice générale de la vénérable organisation onusienne, créée en 1950.
L'une est l'actuelle numéro deux de l'OMM, la secrétaire générale adjointe russo-suisse Elena Manaenkova; l'autre est la première vice-présidente Celeste Saulo, directrice du Service météorologique national argentin.
Elles sont en compétition avec le numéro trois de l'organisation, le Chinois Zhang Wenjian, dans le sillage de la diplomatie très proactive de Pékin au sein du système onusien, et le deuxième vice-président Albert Martis, originaire de Curaçao, l'île nation des Caraïbes.
Plus fort
L'élection sera le point d'orgue du Congrès météorologique mondial, l'assemblée générale des 193 États et territoires membres de l'OMM, qui a lieu tous les quatre ans seulement.
Nous ne pouvons pas empêcher les conditions météorologiques de devenir plus extrêmes, mais nous pouvons sauver des vies.
L'OMM surveille aussi systématiquement la montée du niveau de la mer, l'évolution des températures, de la fonte des glaciers et d'autres indicateurs de la dégradation du climat.
M. Taalas a notamment réussi à convaincre de la nécessité de mettre en place un réseau véritablement mondial d'alerte précoce de phénomènes météo extrêmes pour sauver des vies, en particulier dans les pays en développement.
Il a aussi lancé un nouveau projet de surveillance des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement, mais encore mal quantifiés au niveau mondial faute d'un réseau assez pérenne et dense.
Il incombera au successeur ou à la successeure de M. Taalas de mettre en œuvre ces diverses initiatives, une fois en poste à partir du 1er janvier 2024.
Argentine ou Chine?
Les quatre candidats se sont présentés au Congrès samedi, et le discours de Mme Saulo a reçu un accueil particulièrement chaleureux de la salle.
Selon plusieurs sources, la cheffe de la météo argentine et son concurrent chinois font la course en tête.
Mme Saulo, 59 ans, dirige l'agence météorologique argentine depuis 2014. Elle est la première femme à occuper le poste de première vice-présidente de l'OMM.
Zhang Wenjian, 67 ans, a occupé la fonction d'administrateur adjoint de l'Administration météorologique chinoise de 2006 à 2008.
Pour sa part, Elena Manaenkova a commencé sa carrière en hydrométéorologie en Russie et a passé les 20 dernières années au sein de l'organisation. La candidate, âgée de 58 ans a été secrétaire générale adjoint de 2010 à 2016 avant de devenir la numéro deux.
Albert Martis, 57 ans, dirige le service météorologique de Curaçao depuis 2010 et le Premier ministre de l'île Gilmar Pisas a souligné que le candidat avait modernisé le service météo en le centrant sur les usagers.