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Un tribunal du Bangladesh limite l'isolement des condamnés à mort

Un tribunal du Bangladesh a décidé lundi que les condamnés à mort ne pouvaient pas être placés à l'isolement tant que leurs recours n'avaient pas été épuisés, ce qui représente une victoire majeure en matière des droits des prisonniers.

16:42 - 13/05/2024 lundi
AFP
Le Bangladesh compte plus de 2.500 condamnés à mort, la plupart sont détenus à l'isolement dans des "cellules de condamnés" pendant des années.
Crédit Photo : MUNIR UZ ZAMAN / AFP
Le Bangladesh compte plus de 2.500 condamnés à mort, la plupart sont détenus à l'isolement dans des "cellules de condamnés" pendant des années.
"C'est un verdict historique"
, a estimé Shishir Manir, l'avocat de trois prisonniers qui contestaient la pratique de l'isolement systématique. La Haute Cour a statué que les condamnés à mort ne pouvaient être maintenus à l'isolement avant d'avoir épuisé tous les recours légaux. L'avocat a souligné:

Cela signifie qu'à partir de maintenant, aucun prisonnier ne pourra pas être maintenu dans une cellule à l'isolement juste après le verdict d'un tribunal de première instance.

Le Bangladesh compte plus de 2.500 condamnés à mort, la plupart sont détenus à l'isolement dans des
"cellules de condamnés"
pendant des années. Les défenseurs des droits humains affirment que cette pratique est gravement préjudiciable à la santé mentale des prisonniers qui peuvent passer jusqu'à 20 ans en cellule, tout en faisant appel de leur condamnation.

Il a affirmé:


Au moment où ces prisonniers sont libérés, ils ne se comportent plus comme des êtres normaux. Beaucoup souffrent de problèmes mentaux. Certains ont de graves problèmes de santé.

Le tribunal a donné deux ans aux prisons du Bangladesh, chroniquement surpeuplées, pour transférer tous les condamnés à mort vers les quartiers généraux. Vingt personnes ont été pendues depuis 2018, selon Odhikar principale association de défense des droits humains du pays.
"Pendant des années, nous avons dénoncé le sort de ces condamnés à mort, dont les droits ont été grandement bafoués dans les prisons"
, a rappelé à l'AFP le militant indépendant Rezaur Rahman Lénine.
"Ce n'est qu'un pas dans la bonne direction"
, a-t-il ajouté,
"abolir la peine de mort ou de décréter un moratoire sur toutes les exécutions serait une meilleure chose"
.

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