Punition collective: La mosquée de l'Imam Mahjoubi risque de fermer

La rédaction
17:4613/03/2024, Çarşamba
MAJ: 13/03/2024, Çarşamba
Yeni Şafak
L'imam tunisien Mahjoub Mahjoubi, le 23 février 2024, un jour après avoir été expulsé de France, à Soliman, Tunisie.
Crédit Photo : FETHI BELAID / AFP
L'imam tunisien Mahjoub Mahjoubi, le 23 février 2024, un jour après avoir été expulsé de France, à Soliman, Tunisie.

Le maire de Bagnols-sur-Cèze prend une décision radicale en résiliant le bail de la mosquée locale, conséquence de l'expulsion controversée de l'imam Mahjoub Mahjoubi. Cette mesure soulève des questions sur la justice et la liberté religieuse.

Le maire de Bagnols-sur-Cèze s'apprête à infliger une mesure de punition collective pour la communauté musulmane en résiliant le bail de la mosquée locale. Une action qui fait suite à l'expulsion controversée de l'imam Mahjoub Mahjoubi vers la Tunisie. Cette décision est incompréhensible pour les fidèles, qui ne comprennent pas pourquoi la communauté devrait payer les pots cassés.


Quand un prêtre est pédophile, on ne ferme pas l'église


L'imam Mahjoub Mahjoubi, personnalité centrale de la mosquée Attawba, a été expulsé du territoire français pour des propos jugés incendiaires, et interprétés comme étant des appels.
Cette expulsion rapide, survenue moins de 12 heures après les déclarations du ministre de l'Intérieur, a suscité un débat animé quant à sa légitimité et son opportunité.

Le maire de Bagnols-sur-Cèze, Jean-Yves Chapelet, justifie cette résiliation de bail par un ensemble de raisons, dont les motifs précis de l'expulsion de l'imam Mahjoubi, qui ont été énoncés dans une ordonnance du tribunal administratif de Paris.


Cette décision de résilier le bail, soumise au vote du conseil municipal le 2 avril prochain, représente un tournant dans les relations entre la municipalité et la communauté musulmane locale. Le bail, initialement approuvé à l'unanimité en 2021, était valable pour une durée de 18 ans, symbolisant un engagement à long terme envers la communauté musulmane.

Cependant, des voix s'élèvent pour critiquer cette décision, la qualifiant de punition collective injuste envers l'ensemble de la communauté musulmane pour les actes d'un individu. Cette mesure soulève également des questions sur la liberté d'expression et de culte, des valeurs fondamentales de la société française.


Dans le même temps, des parallèles ont été établis avec d'autres situations où des prêtres pédophiles condamnés par la justice n'ont pas entraîné la fermeture de leurs églises. Cette comparaison met en lumière des questions de traitement équitable et de préjugés potentiels dans le système judiciaire et politique.

Malgré les défis auxquels la communauté musulmane de Bagnols-sur-Cèze est confrontée, l'imam Mahjoub Mahjoubi, depuis la Tunisie, demeure résolu à continuer son combat, dénonçant son expulsion comme une injustice et un bouc émissaire de la législation sur l'immigration.


Cette affaire est loin d'être close, avec l'avocat de l'imam annonçant son intention d'interjeter appel de la décision de référé. Dans un contexte de tensions croissantes autour des questions d'immigration, de religion et de liberté d'expression, l'affaire de la mosquée de Bagnols-sur-Cèze continuera de susciter des débats passionnés et des réflexions sur les valeurs fondamentales de la société française.


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