Philippines: quand le président et son prédécesseur s'accusent d'addictions

17:5429/01/2024, понедельник
AFP
L'ancien président philippin Rodrigo Duterte s'adressant à ses partisans lors d'un rassemblement dans la ville de Davao, sur l'île de Mindanao le 28 janvier 2024 au Philippines.
Crédit Photo : Ferdinandh CABRERA / AFP
L'ancien président philippin Rodrigo Duterte s'adressant à ses partisans lors d'un rassemblement dans la ville de Davao, sur l'île de Mindanao le 28 janvier 2024 au Philippines.

Le président des Philippines Ferdinand Marcos a réfuté lundi les accusations de son prédécesseur Rodrigo Duterte le traitant de "drogué", en affirmant en retour que la consommation prolongée de fentanyl, un puissant opiacé de synthèse, avait affecté la santé de l'ancien chef de l'État.

M. Marcos répondait à une virulente tirade de l'ancien président sur sa campagne pour changer la Constitution du pays, dernier signe en date de la rupture entre leurs deux puissantes familles.


Lors d'un meeting dans son fief de Davao (sud), M. Duterte a accusé le président en exercice d'être
"un drogué"
et affirmé qu'il avait figuré sur la liste des personnes liées aux stupéfiants de l'agence anti-drogue des Philippines (PDEA).

M. Duterte n'a apporté aucune preuve de cette accusation et la PDEA a, dans un communiqué publié lundi, assuré que le chef de l'État actuel
"n'est pas et n'a jamais été sur sa liste des personnes surveillées
".

"Je pense que c'est à cause du fentanyl"
, a déclaré M. Marcos à des journalistes au sujet de l'auteur de ces allégations.
"C'est hautement addictif, avec des effets secondaires graves"
, a-t-il souligné, ajoutant que l'ex-président
"en prenait depuis très longtemps maintenant"
.

Le fentanyl est un puissant opiacé de synthèse utilisé comme analgésique, plus fort que la morphine.

M. Duterte, dont la répression sanglante contre le trafic de drogue a fait des milliers de morts et conduit à une enquête internationale, a admis par le passé utiliser du fentanyl contre la douleur.


Les familles des deux hommes politiques avaient formé une alliance pour les élections de 2022, avec M. Marcos candidat à la présidence et la fille de son prédécesseur, Sara Duterte, comme vice-présidente.

Le pacte s'est toutefois brisé au profit de stratégies tournées vers leurs bases électorales respectives et le renforcement de leurs positions avant les élections de mi-mandat l'an prochain et la présidentielle de 2028.


Sara Duterte et un cousin de M. Marcos, le président de la chambre des Représentants Martin Romualdez, sont considérés comme des candidats probables pour la prochaine présidence.


La réforme de la Constitution adoptée en 1987 après la chute du père de l'actuel président Ferdinand Marcos, le dictateur du même nom, est censée permettre davantage d'investissements étrangers, ce que M. Duterte combat.

Les adversaires de la réforme redoutent aussi qu'elle n'ouvre la voie à une nouvelle candidature de M. Marcos, ce qui est aujourd'hui impossible, et déboucherait sur un affrontement avec Sara Duterte pour la magistrature suprême.


À lire également:



#Philippines
#politique
#Rodrigo Duterte
#Sara Duterte-Carpio
#Martin Romualdez
#Asie