Selon le rapport du CCIE, 2023 a vu un total de 828 signalements de faits islamophobes, contre 527 en 2022, représentant une augmentation de 57 % d'une année à l'autre. Cette statistique alarmante met en lumière une tendance inquiétante à la hausse de l'islamophobie en France, soulignant l'importance d'une attention accrue et d'actions concrètes pour lutter contre ce phénomène, selon l'organisation européenne.
Le CCIE indique que l'islamophobie en France est notamment observable dans le système éducatif. La loi de 2004 sur les signes religieux ostentatoires à l'école est critiquée pour avoir ouvert la voie à des discriminations envers les élèves musulmans.
Sans surprises, cette mesure d'interdiction a causé un pic de sollicitations du CCIE en septembre: 182 sollicitations ont en effet été faites lors de ce mois de rentrée, alors que la moyenne de sollicitations mensuelle est de 96.
Cependant, les lycées et collèges ne sont pas les seuls à être concernés et des femmes ont également été discriminées pour le port de vêtements amples en centres de formations, à l'université, dans le cadre de services civiques, et sur leur lieu de travail.
Alors qu'il ne s'agissait que de robes, de jupes longues, de tuniques amples et de pantalons larges (et non de foulards), ces élèves ont été prises à partie, interrogées et humiliées par le personnel.
Selon ce rapport, une augmentation significative des cas de discrimination (+77%) est observée, avec 779 cas, notamment de harcèlement moral, et d'attaques contre les musulmans, en particulier les femmes et les institutions musulmanes: deux faits déjà observés les années précédentes, mais qui se sont amplifiés.
Sur 828 signalements, 675 concernaient des femmes, soit 81,5 %. Cette tendance persistante depuis les années précédentes révèle une triple discrimination basée sur le genre, la religion et l'origine ethnique. Des exemples incluent des restrictions vestimentaires abusives et des attaques verbales et physiques dans les établissements scolaires.
Des incidents violents, comme la découverte d'une boucle Telegram d'extrême droite en France nommée "FrDeter", illustrent un climat de violence ciblant spécifiquement les communautés musulmanes, selon ce rapport.
Ces chiffres, établis par le service juridique du CCIE, concernent exclusivement des cas avérés d'islamophobie. Ils offrent une perspective claire sur la réalité de l'islamophobie en France, un pays qui, au fil des ans, a été confronté à la montée des idéologies extrémistes. La hausse significative des signalements reflète non seulement les incidents survenus, mais aussi une prise de conscience et une volonté accrue des victimes et des témoins de signaler ces actes.
Elle interpelle sur la nécessité de renforcer les mesures de prévention et d'éducation pour combattre efficacement l'islamophobie et promouvoir le respect mutuel entre les différentes communautés, selon le CCIE. Ces statistiques sont un rappel poignant que la lutte contre l'islamophobie doit rester une priorité pour les autorités et la société civile en France.