Collecter, stocker, croiser et analyser les données informatiques, sont les armes de ce qui ressemble à s’y méprendre à une guerre, dont les batailles tournent autour des gains en pouvoir économique, en influence et en domination.
Pour pousser encore plus la métaphore guerrière, il est juste de dire que les données sont des munitions qui aident à se munir d’armes plus puissantes et plus performantes (du moins en matière d’économie).
L’exemple de la fameuse transformation digitale constitue une de ces armes permettant d’accéder à des milliards de téraoctets de données sur tout et n’importe quoi, des objets aux humains, du personnel au public, du brut au fabriqué… Plus l’on dispose de données et des moyens de les collecter et exploiter plus on gagne en puissance.
C’est grâce à la collecte les données pertinentes et leur analyse que les grandes firmes ont pu se doter de la capacité de faire les bons choix d’investissement, d’implantation, de commercialisation… la militarisation de l’économie n’est pas qu’une image, c’est des méthodes et des techniques directement inspirées (voire développées) par les militaires sauf que les terrains de conquête concernent plus les marchés que les champs de bataille.
Atteindre la suprématie absolue dans cette nouvelle guerre, passe par la case Intelligence Artificielle (IA), car les données collectées servent (entre autres) à alimenter cette arme absolue qui attise les convoitises des grandes puissances mondiales dans la mesure où elle garantit plus de données collectées, plus de valeur, plus d’influence et plus de pouvoir. D’où la concurrence féroce qui se joue actuellement entre Américains et Chinois dans la course à l’IA.
D’ailleurs, la stratégie de développement de l’Intelligence Artificielle de la Chine fixe les objectifs des orientations en matière de développement de l’IA. Les grandes entreprises, équivalentes des GAFAM aux Etats-Unis, et les universités du pays développent ce que l’on qualifie de technologies duales, dont l’application pourrait se faire dans plusieurs secteurs comme l’économie, le secteur militaire et / ou sécuritaire.
Dans un monde hyperconnecté les risques sont décuplés chaque jour qui passe, et avec les enjeux colossaux des données personnelles, la sécurisation des systèmes informatiques est un impératif immédiat qui crée une dynamique interdisciplinaire entre des cœurs de métiers différents tels que la protection des données et la sécurité des systèmes d’information.
Au cours des dernières années, une déferlante sans précédent des attaques du type rançongiciels, entre autres actes de piratage et d'hacking, ont défrayé les chroniques en posant de sérieux défis sécuritaires tant au niveau des entreprises que des personnes.
Un filon aussi juteux que les données personnelles (qui font, du moins, une bonne partie des bénéfices des GAFAM) laisse facilement deviner les gains substantiels qu’engrangent les cybercriminels, notamment par l’utilisation des logiciels malveillants de rançon (rançongiciels) qui utilisent le cryptage des données de la cible (généralement une entreprise) et propose à la victime d’acheter une clé de décryptage moyennant des sommes plus ou moins importantes (dont la valeur est souvent déterminée par la taille ou le succès de l’entreprise cible).
Les enjeux des données personnelles, dans un cadre mondial que l’on peut aisément qualifier de conflictuel, soulèvent bien d’autres problématiques urgentes à l’heure actuelle tant au niveau des personnes, des entreprises, et même des pays avec les enjeux géopolitiques que cela engage. En attendant une évolution efficace et effective des législations en la matière, il ne revient qu’aux personnes de tenter, autant que faire se peut, de protéger leurs données sur la toile.