Les autorités comoriennes refusent d’accueillir les migrants expulsés de Mayotte

13:0025/04/2023, mardi
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Le quartier "Talus 2", un bidonville avant sa démolition, à Majicavo, une partie de la ville de Koungou à Mayotte. Crédit Photo: Morgan Fache / AFP
Le quartier "Talus 2", un bidonville avant sa démolition, à Majicavo, une partie de la ville de Koungou à Mayotte. Crédit Photo: Morgan Fache / AFP

Un bateau transportant des migrants expulsés de Mayotte (département français d'Outre-mer) n’a pas pu accoster aux Comores lundi, a rapporté le journal local "Comoresinfo", ajoutant que "le bateau a été contraint de faire demi-tour".

"Le navire s’est vu interdit d’accoster au port de Mutsamdumu, reflétant l’escalade de la situation dans la région"
, a souligné ce journal.
"Tant que la partie française décidera de faire des choses de façon unilatérale, nous prendrons nos responsabilités. Aucun expulsé ne rentrera dans un port sous souveraineté comorienne"
, a insisté le ministre de l’Intérieur de l’archipel, Fakridine Mahamoud, selon le journal La Gazette des Comores.

L’opération "Wuambushu" lancée lundi 24 avril sur l'île de Mayotte avec un déploiement des forces de sécurité, vise à lutter contre "la délinquance" et à mettre fin aux bidonvilles selon les autorités françaises.


"L’action menée à Mayotte est la restauration de la paix républicaine. C’est une action difficile mais extrêmement résolue. Ce qui met en danger la population c’est l’insalubrité, l’insécurité et la non reconnaissance du droit de propriété. Le préfet fait appel de cette décision"
, a expliqué, mardi, dans un tweet, Gerald Darmanin, ministre français de l'Intérieur.


Sur le terrain, à Mayotte, la situation demeure tendue. Selon Comoresinfo, après la journée de lundi
"marquée par plusieurs affrontements et des actes de délinquance, l’opération Wuambushu a connu un nouvel épisode mouvementé ce mardi 25 avril"
.

Le bidonville "Talus 2" à Mayotte devait être détruit ce mardi 25 avril dans le cadre de l'opération Wuambushu contre la délinquance et l'habitat insalubre, mais la justice en a décidé autrement. Selon le journal local Imaz Presse Réunion, le juge des référés a ordonné au préfet de Mayotte de cesser toute opération d'évacuation et de démolition du bidonville "Talus 2" à Majicavo.


Il a considéré que la destruction de ce bidonville
"met en péril la sécurité"
des habitants.
"La décision judiciaire a été accueillie par les cris de joie des habitants"
, mais
"la préfecture de Mayotte a annoncé faire appel de cette décision"
, a souligné ce journal.

"Des jeunes d'autres quartiers ont mené plusieurs raids durant la nuit, donnant lieu à des jets de cocktails Molotov et à des affrontements avec les gendarmes",
a rapporté Imaz Presse Réunion, ajoutant que
"ce mardi matin à Majicavo, la situation est un peu confuse"
et
"un hélicoptère de la gendarmerie survole la zone".

La migration clandestine préoccupe les autorités françaises, aussi bien au niveau de l'archipel comorien qu'au niveau de la métropole.


En 2018, la loi asile et immigration a établi une exception pour les demandeurs de la nationalité française nés dans le département de Mayotte (droit du sol), exigeant que l'un des parents prouve sa résidence continue sur l'île, pendant au moins trois mois avant la naissance du demandeur. Cette exception ne concerne pas les autres territoires français d'Outre-mer.


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