Le président comorien a déclaré samedi privilégier le "dialogue" avec Paris sur l'épineuse question du renvoi sur l'archipel de personnes présentes illégalement dans le département français voisin de Mayotte au cours d'une opération anti-migrants controversée des autorités françaises ces prochains jours.
Le gouvernement français n'a pas donné de date précise pour le lancement de l'opération baptisée "Wuambushu" (reprise, en mahorais) du ministre français de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin. Mais quelque 1.800 policiers et gendarmes sont déjà stationnés à Mayotte.
Vendredi, le porte-parole du gouvernement de Moroni, Houmed Msaidie, déclare:
Les Comores n'entendent pas accueillir des expulsés issus de l'opération projetée par le gouvernement français à Mayotte.
Fakridine Mahamoud a toutefois déclaré poursuivre les discussions avec la France et s'être entretenu encore la veille avec Gérald Darmanin:
J'ai bien discuté avec mon homologue français. A ce stade, nous ne pouvons pas parler d'accord.
De nombreux migrants africains et notamment comoriens périssent régulièrement dans des naufrages en tentant chaque année de rallier clandestinement Mayotte, notamment à bord de petites embarcations de pêche à moteur appelées kwassa kwassa.
Située entre Madagascar et la côte est-africaine et faisant géographiquement partie de l'archipel comorien, Mayotte s'est séparée des Comores en 1974 lors d'un référendum où les trois autres îles ont choisi l'indépendance. Elle est devenue département français en 2011 et l'Union des Comores refuse toujours d'y reconnaître la souveraineté de la France.
Selon l'Institut national des statistiques français (Insee), près de la moitié des 350.000 habitants de Mayotte ne possèdent pas la nationalité française mais un tiers des étrangers de l'île y sont nés.