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France: Ouverture du procès de quatre membres d’une unité de police aux méthodes controversées

Le procès de quatre policiers de la compagnie de sécurisation et d’intervention de Seine-Saint-Denis (CSI 93) s’est ouvert, jeudi, à Bobigny.

19:45 - 6/04/2023 jeudi
MAJ: 09:02 - 7/04/2023 vendredi
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Crédit Photo: LOIC VENANCE / AFP
Crédit Photo: LOIC VENANCE / AFP

Les quatre fonctionnaires de police âgés de 35 à 43 ans sont jugés pour détention de drogue, vol, faux PV et violences sur deux jeunes hommes. Les deux victimes, Jonathan S. et Louqmane T., étaient présentes dans la salle d’audience, de même que les quatre policiers mis en cause, soutenus par de nombreux fonctionnaires de police en civil.


Les faits remontent à l’année 2019, lorsqu’à Saint-Ouen, le 30 mai, des membres de la CSI 93 décident de contrôler les identités d'un groupe qui improvisait une séance de sport dans le centre-ville. Lorsque vient le tour de Jonathan S., le brigadier-chef Riahd B. dépose discrètement un sac plastique contenant des sachets d'herbe à proximité de Jonathan S sans que celui-ci ne s’en rende compte.


Louqmane T., témoin de la scène, a sorti son téléphone pour filmer l'interpellation, et a été pris à partie par les collègues du brigadier-chef Riahd B.


Les deux victimes, accusées d’avoir contesté les méthodes des représentants de l’ordre, subissent alors des violences et sont arrêtées pour outrage, rébellion et violence sur personne dépositaire de l'autorité publique.


Suite à la dizaine d’heures qu’ils passent en détention, Jonathan S., souffrira de blessures justifiant 10 jours d'incapacité totale de travail (ITT), alors que la deuxième victime, Louqmane T., qui a reçu une décharge de taser, s’est fait également délester de son téléphone et de ses écouteurs.


Le procès-verbal, dressé par les policiers, décrit une version opposée à celles des victimes, mais des images de caméras de surveillance d'une épicerie, qui ont capté toute l'intervention policière, a permis de confirmer la version de Jonathan S. et Louqmane T.


L’ancien préfet de police de Paris, Didier Lallement, avait décidé de dissoudre cette compagnie suite au vaste scandale qui touche cette unité aux méthodes controversées, visée par une quinzaine d’enquêtes depuis 2019 et deux procès à venir.


La CSI 93 a été finalement réorganisée et replacée sous l'autorité de la CSI de Paris, alors que son ancien patron a pris le commandement du service spécialisé du maintien de l'ordre circulant à moto, la BRAV-M.


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