Le blocage de plusieurs grands axes autoroutiers desservant Paris, encadré par des policiers et des gendarmes, a débuté ce lundi vers 14h (heure locale), comme annoncé par des syndicats agricoles, ont relevé les médias français.
Au moins quatre autoroutes sont désormais bloquées à quelques dizaines de kilomètres de la capitale, rapporte un quotidien français, précisant que l'autoroute A13, qui relie la Normandie à Paris, est bloquée dans les deux sens, à environ 60 kilomètres de la capitale, à l'instar de l'A4 dont le blocage a aussi commencé avec l'installation en épi de tracteurs des deux côtés du terre-plein central.
Réclamant comme ailleurs en Europe de meilleurs revenus et, pour certains, moins de normes environnementales, les agriculteurs français ont barré lundi, avec leurs tracteurs, huit axes autoroutiers autour de la capitale, sous la surveillance de force de l'ordre mobilisées en masse.
Au total, plus d'un quart des départements français (30) ont néanmoins été touchés par ce mouvement de colère du monde paysan, qui menace de dégénérer en nouvelle crise sociale un an après la vaste mobilisation contre le relèvement de l'âge de départ à la retraite.
Cette nouvelle tempête sociale devrait figurer en bonne place dans le discours de politique générale qu'il prononcera dans l'après-midi devant le Parlement pour dévoiler les grands axes de son action.
Le chef de l'État s'entretiendra jeudi avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen des mesures de soutien attendues par les agriculteurs. L'échange portera notamment sur le gel de l'accord commercial controversé que Bruxelles négocie avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) et l'arrivée de produits ukrainiens dans l'Union.
Entre blocages d'autoroutes et défilés de tracteurs, la grogne agricole a déjà gagné en décembre et janvier l'Allemagne mais aussi la Roumanie, la Pologne ou encore la Belgique.
Dimanche, des dizaines de tracteurs ont organisé une opération escargot sur une autoroute belge et plusieurs ports dont celui de Hambourg, le plus grand d'Allemagne, ont été bloqués lundi par des agriculteurs.
La France a beau être le premier bénéficiaire des subventions agricoles européennes avec plus de neuf milliards d'euros par an, ses paysans dénoncent une PAC selon eux déconnectée du terrain.
En septembre 2022, un rapport sénatorial français pointait:
La France est l’un des seuls grands pays agricoles dont les parts de marché reculent.
En vingt ans, elle est passée du deuxième au sixième rang mondial pour ses exportations - et au troisième européen, après les Pays-Bas et l'Allemagne.
Le nombre d'exploitations agricoles a en outre été divisé en France par quatre en 50 ans: de 1,5 million en 1970, elles sont désormais moins de 400.000.