Est de la RDC: au moins sept civils tués, des militaires aux arrêts

09:4210/01/2024, mercredi
MAJ: 10/01/2024, mercredi
AFP
Un soldat congolais monte la garde lors du meeting de campagne du président en exercice, le président Felix Tshisekedi, à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 10 décembre 2023.
Crédit Photo : ALEXIS HUGUET / AFP (Archives)
Un soldat congolais monte la garde lors du meeting de campagne du président en exercice, le président Felix Tshisekedi, à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 10 décembre 2023.

Au moins sept civils ont été tués lundi par des tirs attribués à des militaires congolais à Mangina, dans l'est de la République démocratique du Congo, selon plusieurs sources sur place dont un porte-parole de l'armée.

"Du côté population, malheureusement, nous avons compté sept morts"
, a commenté mardi au cours d'une visite à Mangina le lieutenant Antony Mwalushayi, un porte-parole de l'armée dans la province du Nord-Kivu.

Il a expliqué devant des journalistes locaux que
"quelques indisciplinés de notre côté ont 'crépité' des balles sur la ville"
provoquant la fuite de la population.

Il a également déclaré que
"trois soldats sont tombés au champ d'honneur"
lors d'affrontements
"entre les maïmaï (nom donné à des milices locales) et les forces armées de la RDC".

Toujours selon ce porte-parole militaire, un officier des FARDC (Forces armées de la RDC)
"a donné l'ordre immédiatement qu'on arrête six militaires responsables des tirs"
et qu'ils
"vont répondre de leurs actes".

Kakule Vunyatsi, un responsable de la société civile de Mangina, a déploré mardi
"la mort de sept civils (...) due à la barbarie de militaires incontrôlés".

Dans une vidéo partagée lundi soir sur les réseaux sociaux, dont le lieu a pu être authentifié par l'AFP mais pas la date, des militaires et des policiers lourdement armés empilent des corps, dont certains bougent encore, à l'arrière d'un véhicule.


Dans cette vidéo, au moins 11 victimes sont visibles, certaines étendues sur une route de terre et dans un caniveau. D'autres sont entassées pêle-mêle dans la benne d'un pick-up du 1201e régiment de l'armée congolaise. 

Tout en chargeant les corps, les militaires et les policiers, sur un ton jovial, se félicitent en lingala (une des langues nationales) pour le travail accompli et blaguent sur le fait que
"ça ressemble à un film".

Mardi, le colonel Charles Ehuta Omeanga, administrateur du territoire de Beni, où est situé Mangina, s'est rendu sur les lieux du drame pour demander "
à toutes ces populations de rentrer
" car, a-t-il déclaré,
"l'armée est là pour les sécuriser".

Il a également précisé que des commandants de l'armée sont venus
"pour mettre la main sur ces militaires qui ont 'dissipé' les munitions et les mettre à la disposition de l'auditorat pour une instruction judiciaire".

En septembre, un colonel de la Garde républicaine a été condamné à mort et trois autres soldats à dix ans de prison, pour la répression violente d'une manifestation qui a fait au moins 57 morts, selon les autorités, le 30 août à Goma, la capitale du Nord-Kivu.


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