Éthiopie: une vague de séismes en 2024 alimente la peur et l'exode

17:2221/01/2025, Salı
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Des habitants évaluent les dégâts sur une route touchée par de multiples tremblements de terre près de la ville de Kabanna, le 12 janvier 2025.
Crédit Photo : Amanuel Sileshi / AFP
Des habitants évaluent les dégâts sur une route touchée par de multiples tremblements de terre près de la ville de Kabanna, le 12 janvier 2025.

L’Éthiopie est en état d’alerte alors qu’une série de tremblements de terre frappe ses régions nord-est et centre, provoquant le déplacement de milliers de personnes et suscitant la crainte d’une catastrophe majeure.

Le dernier séisme, d’une magnitude de 5,8 sur l’échelle de Richter, ravive le souvenir du plus fort tremblement de terre enregistré en 1906, qui avait atteint 6,5 de magnitude.


En 2024, le pays a déjà connu 90 séismes d’une magnitude supérieure à 4, selon Earthquakelist, un site spécialisé dans la surveillance des activités sismiques. La majorité des secousses ont été ressenties dans la région d'Awash Fentale.

Des milliers de déplacés et un risque de catastrophe


Selon l’ONU (OCHA), plus de 2 250 foyers ont été déplacés et deux personnes gravement blessées. Certaines zones touchées restent inaccessibles, rendant difficile l’évaluation complète des dégâts.

Ali Usman, habitant de la région de Kesem dans l’Afar, témoigne:


Nous ne nous sentons plus en sécurité. Nous avons besoin d’une relocalisation rapide.

Relocalisation et préparation aux séismes


Les autorités ont mis en place un plan de relocalisation progressive de 80 000 habitants vers des zones plus sûres.

Le géologue Tagel Wubetu rappelle l’importance de la préparation aux catastrophes:


Les séismes sont imprévisibles. La sensibilisation et le contrôle strict des constructions sont essentiels.

L’Éthiopie est située dans la vallée du Grand Rift est-africain, une zone de forte activité tectonique et volcanique. Ce mouvement des plaques terrestres pourrait également provoquer des éruptions volcaniques.

La peur gagne la capitale Addis-Abeba


À Addis-Abeba, la population est en état de panique après le séisme du 4 janvier, ressenti dans toute la ville.
"Je me suis réveillé en sentant mon lit bouger. Ma fille est tombée et a pleuré toute la nuit"
, raconte Mulualem Tesfaye, un habitant de la capitale.

Le professeur Wubetu alerte sur les risques posés par les bâtiments mal construits face aux séismes:


La résistance des immeubles est incertaine, ce qui inquiète les habitants des zones urbaines.

Les institutions religieuses, telles que le Conseil suprême des musulmans d’Éthiopie (Mejlis) et le Synode orthodoxe, appellent à la solidarité et à l’aide humanitaire pour les sinistrés.


L’Éthiopie peut-elle tirer des leçons des séismes en Türkiye ?


L'Éthiopie, située dans une zone à risque sismique, pourrait s’inspirer de l’expérience de Türkiye, touchée par de violents séismes en février 2023 (magnitude 7,7 et 7,6).

Le responsable de la gestion des catastrophes de l’IHH, Omer Kars, explique que Türkiye a développé des systèmes avancés de préparation et de réponse rapide aux catastrophes naturelles.


"Une formation aux catastrophes, une aide humanitaire et un soutien psychosocial sont des domaines où Türkiye peut contribuer"
, souligne-t-il.

Le journaliste Ibrahim Tigili ajoute:


"Türkiye a mis en place des méthodes efficaces de réponse aux séismes. L’Éthiopie pourrait en tirer de précieux enseignements."

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