Colombie: liberté conditionnelle pour le fils du président Petro

13:395/08/2023, samedi
MAJ: 5/08/2023, samedi
AFP
Le président colombien Gustavo Petro s'exprimant lors d'une réunion entre le gouvernement, les dirigeants de la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN) et des organisations civiles à Bogota, le 3 août 2023. Crédit Photo: Daniel Munoz / AFP
Le président colombien Gustavo Petro s'exprimant lors d'une réunion entre le gouvernement, les dirigeants de la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN) et des organisations civiles à Bogota, le 3 août 2023. Crédit Photo: Daniel Munoz / AFP

Un juge a accordé vendredi la liberté conditionnelle à Nicolas Petro, fils aîné du président colombien Gustavo Petro, qui a reconnu que de l'argent d'un trafiquant de drogue avait servi à financer la campagne électorale de son père.

"La demande d'application d'une mesure de sûreté, mais non privative de liberté, pour Nicolas Petro, est acceptée",
a déclaré le juge chargé de l'affaire, Omar Beltran, à l'issue d'une longue audience. 

M. Beltran a précisé qu'il ne pourra pas quitter la ville de Barranquilla (nord), où il vit, ni avoir de contacts avec d'autres personnes impliquées dans cette enquête pour blanchiment d'argent et enrichissement illégal. 


Le fils du président, 37 ans et ancien député, a été arrêté le 29 juillet. 


Jeudi, il a reconnu que de l'argent sale a servi à financer la campagne présidentielle de son père, Gustavo Petro en 2022. 

Ces importantes sommes d'argent provenaient de Samuel Santander Lopez Sierra, condamné pour trafic de drogue aux Etats-Unis, un homme d'affaires accusé par le passé d'avoir financé des groupes paramilitaires et de planifier des assassinats, ainsi que d'hommes d'affaires controversés. 


Ces déclarations ont placé en position délicate le premier gouvernement de gauche de la Colombie. 


Le président Petro n'a pas démenti le financement illégal de sa campagne évoqué par son fils.

Vendredi, l'avocat du fils du président a déclaré s'inquiéter pour la sécurité de son client.
"S'il devait aller en prison (...) il ne tiendrait pas 24 heures",
a soutenu M. Teleki devant le tribunal. 

"Il est un témoin clé en vue du démantèlement complet d'une structure corrompue qui doit faire l'objet d'une enquête et dont les responsables doivent être traduits en justice",
a-t-il expliqué. "
Pour cela, il est essentiel que Nicolas Petro, sa voix, ses mots ne puissent être réduits au silence (...) par quelque pression que ce soit",
a ajouté l'avocat, assurant que son client avait été victime de
"harcèlement"
et d'
"intimidation". 

Le ministère public avait requis une assignation à résidence. 


Dans les documents établis par les enquêteurs sur les personnes impliquées, le président Petro n'apparaît pas mais son épouse, Veronica Alcocer, y figure. 


Vendredi, le président n'a pas participé à des événements publics. Sur Twitter, rebaptisé X, il a cependant déclaré avoir appris
"avec douleur l'information concernant les malversations présumées dans le cadre de la campagne présidentielle".


Le Congrès, où il n'a pas la majorité, a ouvert une
"phase d'enquête préliminaire",
selon le président de la Commission d'enquête, le député Wadith Manzur.

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