Le fils aîné du président colombien Gustavo Petro, actuellement en garde à vue pour blanchiment, a reconnu que de l'argent d'un trafiquant de drogue avait servi à financer la campagne électorale de son père qui n'a pas démenti, plaçant le gouvernement de gauche en délicate posture.
En revanche, à l'occasion d'une rencontre avec des agriculteurs à Sincelejo (Sucre, nord), il s'est contenté de nier avoir été au courant de ces mouvements financiers, comme certains ont pu le prétendre.
Si c'était le cas, ce président devrait partir aujourd'hui.
"Processus de collaboration"
Selon la presse locale, Nicolas Petro a pris connaissance entre temps de nouvelles preuves contre lui de la part du procureur Burgos, qui lui aurait proposé une réduction de 50% de la peine encourue en échange de ses aveux.
L'aîné des six enfants du président était jusque-là placé en détention dans les locaux du procureur, mais il va désormais être assigné à résidence.
Le procureur a expliqué:
Il n'est pas envisageable qu'il fasse obstruction à la justice, d'autant qu'il a renoncé à ses droits et indiqué être prêt à fournir toutes les preuves pertinentes.
Après avoir été trompée, l'ex-épouse de Nicolas Petro, Daysuris Vasquez l'avait accusé en mars d'avoir reçu d'importantes sommes d'argent de la part de narcotrafiquants, soi-disant destinées à la campagne présidentielle de son père et qu'il aurait utilisées pour mener une vie de luxe dans la ville de Barranquilla (nord).
Alfonso "le Turc" Hilsaca, un homme d'affaires accusé par le passé d'avoir financé des groupes paramilitaires et de planifier des assassinats, lui aurait donné la même somme, selon le procureur.
Samedi, après l'arrestation de son fils lors d'une méga opération policière, le président Petro a assuré qu'il garantirait l'indépendance de la justice, tout en se disant solidaire de son fils.
Ces poursuites judiciaires, particulièrement embarrassantes pour le chef de l'Etat qui a promis de rompre avec la corruption et les vieilles pratiques de la politique colombienne, interviennent à la veille de la célébration de son premier anniversaire au pouvoir, le 7 août.
À lire également: