De hautes personnalités politiques et militaires de Guinée-Bissau, parmi lesquelles certains des principaux opposants au président Umaro Sissoco Embalo, devront être jugées pour leur implication présumée dans ce qui a été présenté comme une tentative de coup d'État le 1er février 2022, indique un document de commission d'enquête.
Sur une liste de 20 personnes appelées à être jugées figurent les anciens Premiers ministres Domingos Simoes Pereira et Nuno Gomes Nabiam, les anciens chefs d'état-major Antonio Indjai et José Zamora Induta, ainsi que plusieurs députés.
Aucune date n'est citée.
M. Embalo était sorti indemne après des heures d'échanges de tirs qui avaient fait 11 morts selon le gouvernement. Le président Embalo a présenté le coup de force comme directement lié au combat qu'il dit mener contre le trafic de drogue et la corruption.
La Guinée-Bissau, petit pays pauvre d'environ deux millions d'habitants en Afrique de l'Ouest, est considérée comme une plaque tournante du trafic de cocaïne en provenance d'Amérique latine. Dans un pays où les positions rémunératrices sont rares et disputées, nombre de membres des forces armées, omniprésents, passent pour tremper dans les trafics.
Depuis 2014, elle s'est engagée vers un retour à l'ordre constitutionnel, ce qui ne l'a pas préservée des turbulences et d'un état de crise politique chronique.
Elle a de nouveau été le théâtre en décembre 2023 d'affrontements entre l'armée et des éléments des forces de sécurité qui ont fait deux morts et que le chef de l'État a également qualifiés de tentative de coup d'État.