Biden recommande à Netanyahu de ne pas lancer l'offensive sur Rafah

11:1416/02/2024, vendredi
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Le président des États-Unis, Joe Biden et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu.
Crédit Photo : BRENDAN SMIALOWSKI / AFP
Le président des États-Unis, Joe Biden et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu.

Le président américain Joe Biden a recommandé au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu de ne pas lancer son offensive sur la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, sans un plan pour les plus d'un million de civils palestiniens qui y sont réfugiés, a déclaré, jeudi, la Maison Blanche.

Lors de leur entretien, Joe Biden
"a évoqué la situation à Rafah et a réitéré son point de vue sur la nécessité de ne pas lancer d'opération militaire sans un plan crédible et réalisable pour assurer la sécurité des civils à Rafah et leur apporter un soutien"
, a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué. Et de stipuler:

Le président et le Premier ministre ont également discuté de la situation à Gaza et de l'urgence de veiller à ce que l'aide humanitaire parvienne aux civils palestiniens qui en ont désespérément besoin.

Plus d'un million de Palestiniens, qui avaient été déplacés par l'offensive israélienne sur l'enclave côtière déchirée par la guerre, se sont retranchés à Rafah, cherchant à fuir les hostilités qui ont ravagé de vastes pans du territoire palestinien.


La Maison Blanche a par ailleurs reconnu, mardi, qu'Israël bloquait la livraison à Gaza d'une cargaison de farine financée par les États-Unis.

Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré aux journalistes que la cargaison
"n'a pas été acheminée comme nous l'avions prévu".
Et d'ajouter:

Nous nous attendons à ce qu'Israël respecte son engagement d'acheminer cette farine à Gaza.

Selon la Maison-Blanche, Biden et Netanyahu ont également discuté des négociations en cours pour obtenir la libération de plus d'une centaine de prisonniers, toujours détenus par le mouvement de résistance palestinien Hamas, en échange d'un arrêt prolongé des hostilités dans la Bande de Gaza.


"Le président a réaffirmé son engagement à travailler sans relâche à la libération de tous les prisonniers dans les meilleurs délais, soulignant la situation épouvantable qu'ils endurent après 132 jours de captivité aux mains du Hamas",
a indiqué la Maison-Blanche.

Depuis l'incursion transfrontalière menée, le 7 octobre 2023, par le mouvement de résistance palestinien Hamas, qui aurait fait quelque 1 200 morts, selon Tel-Aviv, l'offensive israélienne sur Gaza a fait plus de 28 000 victimes, provoqué des destructions massives et des pénuries de produits de première nécessité.


La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de l'enclave à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de pénurie aiguë de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures ont été endommagées ou détruites, d'après les Nations unies.

Au mépris de l'indignation internationale, Israël prévoit une invasion au sol à Rafah, qui abrite plus de 1,4 million de réfugiés. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu a ainsi affirmé:


Nous nous battrons jusqu'à la victoire complète et cela inclut une intervention vigoureuse à Rafah.

En réponse à un recours pour génocide introduit contre Israël par l'Afrique du Sud, en décembre 2023, en vertu de la Convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu, le mois dernier, un arrêt indiquant des mesures conservatoires et enjoignant à Israël de cesser ses exactions, mais la plupart des observateurs internationaux estiment que cet arrêt n'a pas été respecté.


L'article 94 de la Charte des Nations Unies dispose que, si une partie à un litige ne satisfait pas aux obligations qui lui incombent en vertu d'un arrêt rendu par la Cour, l'autre partie peut recourir au Conseil de sécurité et celui-ci, s'il le juge nécessaire, peut faire des recommandations ou décider des mesures à prendre pour faire exécuter l'arrêt.


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