De retour de Gaza, un médecin français décrit le désastre humanitaire, appelle au cessez-le-feu sur fond de ‘'génocide''

09:5716/02/2024, Cuma
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Khaled Benboutrif, médecin urgentiste a aussi participé à l'émission "C'est ce soir" sur la chaine France 5 dans laquelle il a décrit une réalité très différente de la propagande israélienne.
Crédit Photo : Capture d'écran /
Khaled Benboutrif, médecin urgentiste a aussi participé à l'émission "C'est ce soir" sur la chaine France 5 dans laquelle il a décrit une réalité très différente de la propagande israélienne.

Le médecin français Khaled Benboutrif a raconté le désastre dont il a été témoin lors d'une mission humanitaire de deux semaines à l'hôpital européen de Khan Younès, ville dévastée du sud de la bande de Gaza.

Le médecin généraliste qui exerce à Toulouse parle d'un "génocide" perpétré par Israël qui poursuit ses attaques sans répit contre l'enclave palestinienne assiégée.


Il a souligné les difficultés rencontrées à l'hôpital européen de la bande de Gaza, seul établissement de santé toujours en activité parmi les 13 que compte ce territoire, alors que des informations font état d'attaques ciblées contre des hôpitaux et des médecins perpétrées par l'armée de l'État hébreu.

Une équipe de santé composée de 21 membres, dont 7 Français, parmi lesquels Khaled Benboutrif, s'est rendue dans la bande de Gaza fin janvier pour soigner les populations du territoire palestinien dans trois établissements de santé du territoire.


À son retour en France le 6 février, Benboutrif s'est confié à Anadolu, racontant le récit de ce dont il a été témoin.


"J'ai vu des Palestiniens se faire tuer, battre, humilier, mais encore dépossédés de leurs biens"
, a déclaré Benboutrif, soulignant que
"le génocide se poursuit à Gaza".

Le "génocide" israélien perpétré contre les Palestiniens dans la bande de Gaza a commencé le 7 octobre 2023, a-t-il déclaré.

Il a expliqué qu'il a pu se rendre dans la bande de Gaza avec l'aide de l'association de médecins palestiniens Palmed et de l'
"Union des Organisations de secours et de soins médicaux"
(ONG internationale humanitaire).

Benboutrif a fait part des circonstances difficiles dans lesquelles il a travaillé et indiqué que les Gazaouis étaient heureux de voir le personnel médical étranger débarquer sur leur territoire.


Il a déclaré que les hôpitaux sont des zones protégées, conformément aux traités internationaux, cependant,
"les Gazaouis ont signalé à l'équipe de santé que l'armée ciblait aussi bien les hôpitaux que les médecins".

Il a rendu compte de la difficulté de livrer des fournitures médicales via le poste-frontière de Rafah en raison des convois humanitaires qui s'entassent à la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza.

"Lorsque nous arrivons au poste-frontière de Rafah, nous voyons une file d'attente longue de plusieurs kilomètres, formée par des camions d'aide humanitaire dont la moitié transportent de la nourriture, mais ne sont pas autorisés à passer"
, a-t-il expliqué.

Commentant le manque d'espace et d'hygiène à l'hôpital européen, Benboutrif a déclaré:
"Il y a tellement de déplacés, de monde, que c'est impossible de nettoyer les lieux. Il y a de la poussière partout. Les repas sont cuisinés et pris à l'intérieur de l'établissement de santé, qui se transforme également en un espace de jeux (pour les enfants). Ce n'est aucunement un hôpital".

Les Gazaouis ont fait preuve d'une résilience remarquable, malgré les immenses souffrances qu'ils endurent, a déclaré Benboutrif.


Il a souligné la présence de 25 000 personnes qui vivent à proximité de l'hôpital, alors que les patients sont présents aussi bien à l'intérieur, qu'à l'extérieur de l'établissement et dans le périmètre du bâtiment, rendant encore plus difficile la mission du personnel de santé.

​Benboutrif a évoqué le bourdonnement constant des drones israéliens au-dessus de Gaza ainsi que les raids menés par les avions de chasse et les tirs nourris à proximité de l'hôpital, qui traduisent l'intensité de la guerre.


Il a en ce sens alerté sur la vulnérabilité de l'hôpital européen face aux frappes israéliennes intensives, déplorant un incident tragique au cours duquel un jeune de 16 ans a été mortellement touché par les éclats d'une bombe.


Le médecin français a souligné les circonstances désastreuses dans lesquelles de nombreux blessés ont péri pendant leur transfert à l'hôpital, dénonçant les frappes aveugles contre les habitants de Gaza, notamment les femmes et les enfants.


Benboutrif a mis en garde contre une catastrophe humanitaire imminente à Gaza, faisant état d'épidémies de maladies infectieuses et d'une famine exacerbée par la destruction d'installations médicales.

Le médecin généraliste a appelé à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à la nécessité d'arrêter les livraisons d'armes à Israël, dénonçant avec virulence la violence contre les civils palestiniens.


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