Crédit Photo : MUNIR UZ ZAMAN / AFP
Des étudiants activistes poussent des barricades de police lors d'un rassemblement de protestation avant de soumettre leur mémorandum au président du pays sur les réformes des quotas pour les emplois de la fonction publique, à Dhaka le 14 juillet 2024.
Plus de 400 personnes ont été blessées lors de manifestations au Bangladesh contre la mise en place de quotas pour les postes les plus prisés dans l'administration, ont affirmé mardi la police et des manifestants.
Des étudiants ont rapporté avoir été attaqués par d'autres étudiants proches du parti au pouvoir, armés de bâtons, de pierres, de machettes et de cocktails Molotov, alors qu'ils participaient à des rassemblements pacifiques dans deux universités de la capitale, Dacca.
Ces incidents témoignent d'une escalade de la violence de ce mouvement mené par des étudiants déterminés qui ignorent les appels du gouvernement pour qu'ils retournent en classe. L'inspecteur de police Bacchu Mia a déclaré à l'AFP que
"297 personnes ont été soignées à l'hôpital du collège médical de Dacca"
. Par ailleurs, 111 autres manifestants de l'université de Jahangirnagar ont été soignés dans une clinique du campus et un hôpital voisin.
Depuis des semaines, les étudiants organisent des manifestations quasi-quotidiennes pour demander au gouvernement d'abandonner le système de quotas pour les emplois de fonctionnaires et exiger un système basé sur le mérite. Le système des quotas vise à réserver plus de la moitié des postes de fonctionnaires bien rémunérés et très demandés à certaines catégories de la population, ce que les étudiants jugent discriminatoire.
Ainsi, 30% des postes de fonctionnaires seraient réservés aux enfants de ceux qui se sont battus pour obtenir l'indépendance du Bangladesh en 1971, 10% aux femmes, 10% à des districts spécifiques. Pour ses détracteurs, seuls les quotas en faveur des minorités ethniques et des personnes handicapées (soit 6% des postes) devraient être maintenus. Ils estiment que cela vise à favoriser les enfants des partisans de la Première ministre Sheikh Hasina.
A la tête du pays depuis 2009, Sheikh Hasina a remporté ses quatrièmes élections générales consécutives en janvier, lors d'un scrutin boycotté par l'opposition qui l'a qualifié de
. La semaine dernière, la police anti-émeute a tenté de disperser les rassemblements à l'aide de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc, blessant au moins 11 étudiants dans la ville de Comilla, dans l'est du pays.
Les affrontements de lundi ont été les plus violents depuis le début du mouvement. Des manifestants de l'université de Jahangirnagar ont affirmé avoir été attaqués par des membres de l'aile étudiante de la Ligue Awami, le parti au pouvoir. Amnesty International a condamné ces violences et exhorté le Bangladesh à
"garantir immédiatement la sécurité de tous les manifestants pacifiques"
. Les manifestants des campus universitaires du pays ont promis de manifester à nouveau mardi.
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