La géothermie, énergie renouvelable issue de la chaleur naturelle des sous-sols et des nappes souterraines, a un avenir radieux pour répondre aux besoins croissants de la planète en électricité, estime l'Agence Internationale de l'Energie qui incite les pétroliers à investir dans ce domaine.
Au total, l'énergie des entrailles de la terre pourrait ainsi fournir jusqu'à 800 gigawatts de puissance électrique sur la planète, soit l'équivalent de la consommation des Etats-Unis et de l'Inde, contre 15 gigawatts aujourd'hui.
Pour réussir ce saut quantitatif, l'AIE estime que les techniques de forage utilisées par les industries pétrolière et gazière alliées à de nouvelles technologies, pourraient être mises à contribution afin que la géothermie ne soit pas réservée aux zones d'activité volcanique ou tectonique comme c'est le cas actuellement.
Utilisée depuis plus d'un siècle soit pour chauffer/rafraîchir des bâtiments soit pour produire de l'électricité dans une bonne quarantaine de pays, mais à petite échelle, cette technique offre l'avantage d'être plus stable et plus flexible que l'éolien ou le solaire, avec un meilleur rendement, souligne le rapport.
Alors qu'une centaine de pays se sont dotés d'un cadre réglementaire pour développer l'énergie solaire et éolienne, seulement 30 l'ont fait pour la géothermie.
Actuellement, les trois pays qui développent le plus le secteur sont la Turquie, l'Indonésie et le Kenya, mais c'est aux Etats-Unis que les capacités de production les plus importantes sont installées, construites entre 1980 et 1995.
L'AIE souligne que la géothermie a encore un rôle très limité dans l'industrie, essentiellement concentrée sur des sites industriels en Chine et en Nouvelle Zélande.
Le rapport souligne néanmoins la multiplication de projets industriels intégrés liant l'exploitation de la géothermie et l'extraction directe du lithium d'une saumure, aux Etats-Unis et en Europe.
Une fois extrait le lithium qu'elle contient, l'eau chaude pompée dans le sous-sol est réutilisée dans des réseaux de chaleur ou pour la production d'électricité, avant d'être réinjectée dans les nappes.
Le rapport distingue quatre projets en ce sens aux Etats-Unis (Salton Sea), trois en Allemagne (vallée du Rhin), deux au Royaume Uni (Cornouailles), trois en France (Alsace), deux en Italie et un en Nouvelle-Zélande.
Plusieurs programmes de recherche ont été lancés aux Etats-Unis et en Europe sur le sujet.