La signification géoéconomique du cessez-le-feu à Gaza comme symbole du nouveau monde

Pour paraphraser le ministre qatari des affaires étrangères Al Sani, un cessez-le-feu a été conclu à Gaza après 13 mois d'attente.

Le développement le plus sensible de ces 13 mois a été l'effondrement du régime en Syrie. Israël ne comprenait pas ce qui se passait et avait du mal à voir que la Türkiye était son voisin.

Mais le Premier ministre libanais Mikati leur a facilité la tâche. Le deuxième événement le plus sensible de ces 13 mois a été la déclaration de Mikati: "Nous cherchons refuge d'abord en Dieu et ensuite en Türkiye". A la puissance de la Türkiye, qui se développe avec patience, stabilité et détermination...

Israël a été contraint à la désescalade.

Parce que la chute du régime en Syrie a suffisamment inquiété l'Égypte et la Jordanie. Je le sais parce que la Jordanie et l'Egypte n'ont toujours pas pu se rendre à Damas. Ils n'ont pas pu rassembler leur volonté, prendre une position courageuse et donner une bonne image de la situation. Ils cherchent désespérément un point d'appui. Ils s'y prennent mal. Le mur contre lequel ils s'appuient va s'effondrer. Le canal leur sera retiré. Les ports leur seront retirés.

En d'autres termes, la tension qui ne tombait pas signifiait un malaise croissant pour les collaborateurs d'Israël. Tout le monde sait que les putschistes égyptiens sont secrètement responsables du massacre de Gaza.

Ayant perdu Assad, Israël ne pouvait se permettre de les perdre. Il l'aurait fait, mais lorsqu'il a réalisé que cela pouvait être "réel", il n'a pas pu se sortir de la situation.

Dans sa déclaration, Biden, en tant qu'architecte de l'accord, a lié l'équation à l'IMEC (Indo-Arab-Academic corridor) qui s'étend de l'Inde à la Méditerranée. En d'autres termes, il a expliqué la question par des raisons économiques et a occulté les aspects politiques et sociaux. Tout en conseillant à ses partisans de faire l'autruche, il a en fait confirmé la défaite d'Israël.

Dimanche, j'ai été heureux que nous ayons enduré le discours de Biden pour la dernière fois, alors que l'échange de prisonniers avait lieu. C'est un produit de l'ancien monde qui a planifié un coup d'État en Türkiye. Aujourd'hui, alors qu'il s'en va, les méthodes, les politiques et les familles obscures qui sont le produit de l'ancien monde s'en vont toutes. Il n'a pas négligé de déclarer la guerre aux oligarques américains (Musk, Zuckerberg, Bezos) en faveur de ces produits du vieux monde. Mais ils sont finis.

Comme ils sont finis, l'ère des coups d'État est terminée pour la Türkiye. Les méthodes de Trump et les produits du nouveau monde, véritable propriétaire de l'accord de cessez-le-feu, sont arrivées. Il ne suffit plus d'être sage et puissant, il faut aussi être intelligent.

Certains trouvent Trump flou et imprévisible. Au contraire, on peut lire Trump très clairement. Quelqu'un qui étudie la géoéconomie peut voir ce que Trump va vouloir faire, ce qu'il peut faire et ce qu'il ne peut pas faire, comme s'il voyait à travers le mur.

L'accord de Gaza est le résultat de l'équation de la Türkiye en Syrie. Il n'y a pas d'échappatoire possible. Ceux qui cherchent une présomption devraient regarder comment les relations PKK-Israël ont été soudainement tentées de se développer. Mais Trump a aussi sa part de responsabilité.

Trump veut consolider la suprématie absolue des États-Unis. C'est pourquoi il fait fonctionner la géoéconomie non pas en solidarité comme la Türkiye, mais en concurrence à des fins hégémoniques.

La suprématie absolue lui permettra de maintenir le dollar en vie le plus longtemps possible et de faire des crypto-monnaies un moyen de payer la dette américaine. Tout le reste n'est qu'un détail.

L'obstacle à la suprématie mondiale de Trump était Israël. Parce qu'Israël avait dominé l'administration Biden. Ce fut l'erreur de Netansatan.

Trump sait que les États-Unis, qui ne peuvent pas dominer Israël, ne peuvent dominer que la Micronésie. Oui, ils peuvent déchaîner la Yankeephobie, c'est-à-dire faire peur, mais ils ne peuvent pas dominer.

Il ne peut pas imposer le dollar comme réserve sans piétiner la position d'Israël, et il ne peut pas payer la dette américaine avec des bitcoins.

Vendredi dernier, $TRUMP a lancé sa crypto-monnaie. La valeur marchande a vu 30 milliards de dollars à son arrivée. Au moment où vous lirez cet article, elle sera de 100 milliards de dollars. Trump lui-même possède 88 % de cet actif. Il pourrait bientôt être le plus riche du monde. Il y a aussi le coin $MELANIA. Les coins pour ses enfants sont en route.

Trump est en train de polluer l'avenir du système monétaire. Ce dernier développement montre que Trump peut tout gâcher. Mais il peut aussi réussir beaucoup de choses.

Israël devra faire profil bas pendant l'ère Trump. Car à chaque fois qu'il lèvera les yeux, la suprématie des États-Unis sera remise en question. Et Trump sait qu'il ne doit pas permettre que cela se produise. C'est pourquoi il l'écrasera chaque fois qu'il relèvera la tête. La mentalité gauchie d'Israël aura beaucoup de mal à gérer le processus. Les quatre années à venir seront misérables. Et si Trump a beaucoup de mal à prendre le dessus, Netansatan sera sûrement jeté aux pieds de l'humanité.

La Türkiye doit gérer une équation géoéconomique très sensible afin de maximiser ses intérêts et ceux de ses amis au cours de cette période. Cette déclaration ne doit pas être perçue comme une pontification. J'exprime en fait une réalité mathématique.

L'augmentation de l'importance de la Türkiye avec Trump est due à sa valeur géoéconomique. Rien d'autre. Et la Türkiye fait de l'excellente géoéconomie. Si seulement ses voisins et partenaires pouvaient lui emboîter le pas.

Le ministre des affaires étrangères, Fidan, dans ses déclarations sur les petits pays, s'est plaint de la difficulté de trouver des personnes intelligentes chez leurs partenaires, et c'est pourquoi je dis, si seulement.

Mais la moitié de l'intelligence en géoéconomie consiste à aller droit au but. Tout le monde sait que sur des sujets comme les îles ou le terrorisme, cet environnement ne nécessite pas une réflexion aussi subtile.