Le gouvernement taliban annonce un échange de prisonniers avec les Etats-Unis

10:0621/01/2025, mardi
AFP
Khan Mohammed, citoyen afghan, a été libéré d'une prison américaine dans le cadre d'un échange contre des citoyens américains. Il avait été capturé dans la province de Nangarhar il y a près de vingt ans et détenu sous des accusations.
Crédit Photo : X /
Khan Mohammed, citoyen afghan, a été libéré d'une prison américaine dans le cadre d'un échange contre des citoyens américains. Il avait été capturé dans la province de Nangarhar il y a près de vingt ans et détenu sous des accusations.

Le gouvernement taliban a annoncé mardi la libération par les États-Unis d’un détenu afghan en échange de plusieurs prisonniers américains, après de longues discussions facilitées par le Qatar.

Cette annonce intervient au lendemain de l’investiture de Donald Trump, avec qui les autorités talibanes –non reconnues par la communauté internationale– ont exprimé leur volonté d’ouvrir
"un nouveau chapitre"
dans leurs relations diplomatiques.

Selon le ministère afghan des Affaires étrangères, un
"combattant afghan"
, Khan Mohammed, emprisonné aux États-Unis, a été libéré et rapatrié en Afghanistan. Il purgeait une peine à perpétuité en Californie après avoir été arrêté il y a près de deux décennies dans la province de Nangarhar.

Les autorités américaines n’ont pas encore commenté cet échange de prisonniers. Cependant, selon plusieurs médias américains,
les citoyens américains concernés seraient William McKenty et Ryan Corbett, ce dernier étant détenu en Afghanistan depuis 2022.

Un échange facilité par le Qatar


En juillet, les Talibans avaient annoncé des négociations avec des représentants américains, organisées par l’ONU au Qatar, portant sur un échange de prisonniers américains contre des Afghans incarcérés dans la prison militaire de Guantanamo.


Le ministère afghan a salué cet échange comme
"un bon exemple de résolution de conflit par le dialogue"
, remerciant le Qatar pour son rôle de médiateur.

Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les Talibans ont arrêté des dizaines d’étrangers, souvent accusés d’espionnage ou de violations des lois locales.


Par ailleurs, au moins un Afghan reste détenu à Guantanamo: Mohammed Rahim, présenté par la CIA comme un associé proche d’Oussama Ben Laden. En novembre 2023, sa famille a demandé sa libération.

Une ouverture diplomatique avec Washington ?


Le ministère des Affaires étrangères afghan a salué cet échange comme une
"mesure positive"
, estimant qu’elle
"favorise la normalisation et le développement des relations entre les deux pays"
.

Les Talibans, qui avaient conclu avec les États-Unis l’accord de Doha en février 2020 sous l’administration Trump, espèrent une amélioration des relations sous sa présidence retrouvée.

En 2021, après le retrait chaotique des troupes américaines d’Afghanistan, le pays est tombé entre leurs mains. Cette évacuation précipitée, marquée par un attentat-suicide à Kaboul ayant tué 13 soldats américains, est encore vivement critiquée par les Républicains américains.


Un régime toujours sous pression internationale


Si les Talibans cherchent à renforcer leurs relations diplomatiques, la question des droits des femmes en Afghanistan demeure un point de friction majeur avec la communauté internationale.


L’ONU accuse le gouvernement taliban d’avoir instauré un
"apartheid de genre"
, restreignant fortement l’accès des femmes à l’éducation et à l’emploi, ce qui empêche toute reconnaissance officielle de leur régime.

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