Guinée: cinq ans de prison requis contre un ancien Premier ministre

11:2221/01/2025, mardi
AFP
L'ancien Premier ministre de la Guinée, Ibrahima Kassory Fofana
Crédit Photo : Média X /
L'ancien Premier ministre de la Guinée, Ibrahima Kassory Fofana

Une peine de cinq ans de prison ferme a été requise lundi contre un ex-Premier ministre guinéen, jugé à Conakry par une cour spéciale pour détournement de fonds publics, corruption et blanchiment de capitaux.

Ibrahima Kassory Fofana, incarcéré depuis avril 2022, a été Premier ministre de l'ancien président Alpha Condé de mai 2018 à septembre 2021, date à laquelle le gouvernement a été renversé par un coup d'État militaire.


Lors de l'audience, la procureure de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), Aminata Kaba, a également réclamé une amende de cinq milliards de francs guinéens (551.267 euros) ainsi que la saisie de tous les biens de M. Fofana, dont trois comptes bancaires, rapporte l'AFP.


La Crief est une juridiction anti-corruption instaurée par les militaires qui ont renversé le président Alpha Condé (2010-2021). Le verdict a été mis en délibéré au 13 février.

La Crief reproche à l'ancien Premier ministre des malversations sur 15 milliards de francs guinéens (plus de 1,6 million d'euros) destinés à la gestion anti-Covid et à des programmes économiques et sociaux sous M. Condé.


M. Fofana est l'une des nombreuses figures politiques et civiques incarcérées ou inquiétées sous le régime militaire.


Les militaires ont officiellement fait de la lutte contre la corruption, réputée endémique en Guinée, un de leurs principaux combats proclamés.

En novembre 2022, la junte a ordonné l'engagement de poursuites contre l'ex-président Alpha Condé et plus de 180 hauts cadres ou ex-ministres pour des faits présumés de corruption.


Le 18 décembre, la Crief a condamné l'ancien ministre de la Défense Mohamed Diané à cinq ans de prison et à 505 milliards de francs guinéens (environ 55 millions d'euros) de dommages et intérêts pour détournement de fonds publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux et corruption d'agents publics.

Le chef de la transition militaire, le général Mamadi Doumbouya, a assuré qu'il n'y aurait pas de
"chasse aux sorcières".

L'opposition dénonce toutefois une répression des libertés et l'instrumentalisation de la justice.


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