Japon : Fuji TV boycottée après un scandale d'inconduite sexuelle

Crédit Photo : Kazuhiro NOGI / AFP

Le logo de la chaîne de télévision japonaise Fuji Television Network affiché sur le bâtiment du siège de la société dans le district d'Odaiba à Tokyo.

Plusieurs grandes entreprises japonaises ont annoncé lundi leur boycott de Fuji TV, impliquée dans un scandale d'inconduite sexuelle concernant le célèbre animateur Masahiro Nakai.

Des annonceurs majeurs se retirent

D’après Kyodo News Agency, des géants comme Nissan, Toyota et le fabricant de cosmétiques Kao ont retiré leurs publicités des programmes de Fuji TV.

"Nous remplaçons actuellement nos publicités autant que possible. Quant à l’avenir, nous prendrons une décision en fonction de l’évolution de la situation",

a déclaré Nissan.

Face à cette crise, Fuji TV a présenté ses excuses:

"Nous nous excusons pour les désagréments causés aux annonceurs et aux agences publicitaires. Nous nous abstiendrons de divulguer les détails de nos opérations commerciales."

Répercussions sur l’industrie télévisuelle

La chaîne concurrente Tokyo Broadcasting System Television Inc. (TBS) a annoncé l’arrêt d’une émission animée par Masahiro Nakai, remplacé par un autre présentateur. Elle s’est également engagée à enquêter sur d’éventuels cas similaires au sein de son personnel.

Le scandale a éclaté en décembre, après une enquête du magazine Shukan Bunshun, révélant des accusations d’actes sexuels non consentis lors d’un dîner entre Nakai et une femme anonyme. Ce dîner, initialement prévu pour des employés de Fuji TV, aurait abouti à un règlement à l’amiable de 90 millions de yens (environ 577.000 dollars).

Fuji TV sous pression

Le président de Fuji TV a présenté des excuses publiques vendredi et annoncé une enquête interne. La chaîne a également nié toute implication directe, affirmant qu’aucun employé de Fuji TV n’avait organisé ou été informé du dîner.

Ce scandale souligne les débats croissants sur le harcèlement et l’inconduite sexuelle au Japon, un pays où ces questions restent sensibles dans les sphères médiatiques et professionnelles.