Soudan du Sud: 16 Soudanais tués dans des violences la semaine dernière

12:4221/01/2025, mardi
AFP
Des réfugiés soudanais et des familles sud-soudanaises qui ont fui la guerre au Soudan font la queue en attendant de monter dans un camion pour se rendre dans un centre de transit pour réfugiés après avoir traversé la frontière au point de passage frontalier de Joda, près de Renk, le 14 février 2024.
Crédit Photo : LUIS TATO / AFP Archive
Des réfugiés soudanais et des familles sud-soudanaises qui ont fui la guerre au Soudan font la queue en attendant de monter dans un camion pour se rendre dans un centre de transit pour réfugiés après avoir traversé la frontière au point de passage frontalier de Joda, près de Renk, le 14 février 2024.

Seize Soudanais ont été tués la semaine dernière lors de violences au Soudan du Sud. Bien que le calme soit revenu, des mesures de protection des réfugiés restent en place, a indiqué lundi la police de ce pays marqué par une instabilité chronique.

Les troubles, survenus jeudi et vendredi, ont été déclenchés par des informations concernant le meurtre de 29 citoyens sud-soudanais à Wad Madani, dans l'État d'Al-Jazira, au Soudan, pays voisin en proie à une guerre civile.


À Juba, la capitale sud-soudanaise, une manifestation organisée jeudi soir a dégénéré en pillages visant des commerces appartenant à des Soudanais. Les violences se sont ensuite propagées à travers le pays le lendemain.


Face à cette escalade, les autorités ont instauré un couvre-feu nocturne. Le président Salva Kiir a appelé à
"la retenue"
pour apaiser les tensions
.

"Malheureusement, 16 ressortissants étrangers soudanais ont été tués dans 4 États",
a déclaré le colonel John Kassara, porte-parole de la police sud-soudanaise. Les victimes se répartissent entre l'Équatoria-Central (3 morts), où se situe Juba, le Bahr el-Gazal du Nord (9 morts), le Bahr el-Gazal de l’Ouest (3 morts) et le Nil Supérieur (1 mort).

De nombreuses affaires criminelles ont été ouvertes et plusieurs suspects appréhendés, bien que le nombre exact n’ait pas été précisé par la police.


Samedi, un bilan préliminaire faisait état de 12 morts, parmi lesquels au moins deux Sud-Soudanais. Les autorités ont également signalé que des centaines de Soudanais avaient été mis à l’abri.


"Nous étions dans un état de peur et d'anxiété, car à tout moment (...) des gens pouvaient venir chez nous et nous faire ce qu'ils ont fait au Soudan",
a témoigné Juwari Alaminika, une réfugiée de 30 ans, entourée de ses cinq enfants.

"Dieu merci (...) nous sommes maintenant en sécurité",
a-t-elle ajouté depuis le poste de police de Buluk à Juba.

Mohamed Adam, un autre réfugié, a déploré:

Nous venons du Soudan afin de survivre. Mon magasin a été pillé et j'ai perdu tous mes biens.

Il a également précisé qu’un de ses frères avait été blessé.


Lundi matin, les autorités ont commencé à transférer des réfugiés du poste de police de Buluk vers le camp de Gorom, situé à proximité de la capitale.


Samedi, certains commerçants soudanais ont timidement repris leurs activités, bien que la situation reste fragile. Le couvre-feu instauré par les autorités est toujours en vigueur, mais son application semble limitée, selon un journaliste de l'AFP.


Le Soudan du Sud, qui a obtenu son indépendance en 2011, abrite de nombreux citoyens soudanais, qu’ils soient résidents ou réfugiés, cherchant à échapper aux violences dans leur pays d’origine.


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