Seize Soudanais ont été tués la semaine dernière lors de violences au Soudan du Sud. Bien que le calme soit revenu, des mesures de protection des réfugiés restent en place, a indiqué lundi la police de ce pays marqué par une instabilité chronique.
Les troubles, survenus jeudi et vendredi, ont été déclenchés par des informations concernant le meurtre de 29 citoyens sud-soudanais à Wad Madani, dans l'État d'Al-Jazira, au Soudan, pays voisin en proie à une guerre civile.
À Juba, la capitale sud-soudanaise, une manifestation organisée jeudi soir a dégénéré en pillages visant des commerces appartenant à des Soudanais. Les violences se sont ensuite propagées à travers le pays le lendemain.
De nombreuses affaires criminelles ont été ouvertes et plusieurs suspects appréhendés, bien que le nombre exact n’ait pas été précisé par la police.
Samedi, un bilan préliminaire faisait état de 12 morts, parmi lesquels au moins deux Sud-Soudanais. Les autorités ont également signalé que des centaines de Soudanais avaient été mis à l’abri.
Mohamed Adam, un autre réfugié, a déploré:
Nous venons du Soudan afin de survivre. Mon magasin a été pillé et j'ai perdu tous mes biens.
Il a également précisé qu’un de ses frères avait été blessé.
Lundi matin, les autorités ont commencé à transférer des réfugiés du poste de police de Buluk vers le camp de Gorom, situé à proximité de la capitale.
Samedi, certains commerçants soudanais ont timidement repris leurs activités, bien que la situation reste fragile. Le couvre-feu instauré par les autorités est toujours en vigueur, mais son application semble limitée, selon un journaliste de l'AFP.
Le Soudan du Sud, qui a obtenu son indépendance en 2011, abrite de nombreux citoyens soudanais, qu’ils soient résidents ou réfugiés, cherchant à échapper aux violences dans leur pays d’origine.