Un sénateur proche de Biden évoque la possibilité de conditionner l'aide militaire à Israël

10:525/04/2024, vendredi
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Le sénateur américain, Christopher Coons.
Crédit Photo : AL DRAGO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP
Le sénateur américain, Christopher Coons.

Chris Coons, sénateur influent et proche allié du président Joe Biden au Capitole, a évoqué, jeudi, la possibilité que les États-Unis conditionnent leur aide à Israël alors que ce dernier poursuit sa guerre contre la Bande de Gaza.

Interrogé lors d'une interview sur CNN, Coons a déclaré:
"Je pense que nous en sommes arrivés à ce stade",
précisant que ses commentaires concernaient la possibilité qu'Israël mène des
"opérations à grande échelle à Rafah",
la ville du sud de la Bande de Gaza qui abrite 1,5 million de Palestiniens qui y ont trouvé refuge après avoir été déplacés.

"Si le Premier ministre Benyamin Netanyahu donnait l'ordre à l'armée israélienne de mener des opérations d'envergure à Rafah, de larguer des bombes de mille livres, de lancer un bataillon à la poursuite du Hamas, sans prendre aucune disposition pour les civils ou l'aide humanitaire, je voterais pour conditionner l'aide à Israël"
, a-t-il déclaré.

Et Coons de souligner:


Je n'ai jamais dit cela auparavant. Je n'en suis jamais arrivé là auparavant.

Ces déclarations interviennent après les frappes israéliennes contre un convoi humanitaire dans le centre de Gaza, qui ont tué sept humanitaires œuvrant pour l'ONG World Central Kitchen.


Le fondateur de l'ONG a qualifié l'incident d'
"attaque directe contre des véhicules clairement identifiés dont les mouvements étaient connus des forces de défense israéliennes".

Joe Biden a exprimé sa colère face à ces attaques, mais la Maison-Blanche n'a montré aucune volonté de revoir sa politique à l'égard d'Israël et a rejeté à plusieurs reprises les appels à subordonner l'octroi de l'aide.

La multiplication des voix des collègues démocrates de Biden qui s'expriment en faveur de ce changement n'aura sans doute aucune incidence sur la ligne du président américain.


Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas, au cours de laquelle quelque 1 200 Israéliens auraient été tués, selon les autorités de Tel-Aviv.


Depuis lors, 33 037 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et quelque 75 668 autres ont été blessés, selon le dernier bilan communiqué par les autorités sanitaires palestiniennes.

La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans le cadre d'un blocus paralysant visant la plupart des denrées alimentaires, l'eau potable et les médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.


Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour
''crime de génocide''
. Dans une ordonnance rendue en janvier, la CIJ a enjoint Tel Aviv de mettre un terme à ses agissements à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.

Dans une seconde ordonnance indiquant des mesures conservatoires additionnelles, rendue jeudi, la CIJ a exhorté Israël à prendre
"sans délai"
des mesures pour assurer
"l'acheminement sans entrave"
de l'aide humanitaire, notamment de la nourriture, de l'eau, du carburant et des fournitures médicales. La Cour internationale de justice a déclaré que
"les Palestiniens de Gaza ne sont plus seulement confrontés à un risque de famine [...] mais que la famine est bel et bien là."

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