La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré lundi sa candidature à un second mandat pour lequel l'ancienne ministre allemande est bien placée mais qui s'annonce déjà délicat au moment où l'extrême droite affiche ses ambitions.
Membre de la CDU, le parti conservateur allemand longtemps dirigé par Angela Merkel, Mme von der Leyen a reçu lundi le soutien de sa famille politique réunie à Berlin. Devant la presse, elle a affirmé:
Nous devons continuer à nous défendre contre ceux qui nous divisent de l'intérieur et de l'extérieur, nous devons nous renforcer (...) c'est la tâche que je me suis fixée.
Durant les cinq années où elle a présidé l'exécutif européen, l'unité des Vingt-Sept a été mise à l'épreuve du Brexit, de la pandémie de Covid-19, de la guerre en Ukraine, du bras de fer entre les États-Unis et la Chine.
Alors qu'elle avait été élue d'une courte tête en 2019, imposée comme candidate surprise par les chefs d'État et de gouvernement, Mme von der Leyen, âgée de 65 ans, part cette fois en campagne avec une longueur d'avance.
Nouveaux équilibres
Le Parti populaire européen (PPE), dont fait partie la CDU (chrétiens démocrates) d'Ursula von der Leyen, compte le plus de chefs d'État et de gouvernement au sein de l'UE et devrait arriver en tête des élections, selon les sondages.
Mais à quatre mois du scrutin, les partis d'extrême droite ne cachent pas leurs ambitions, portés par les inquiétudes des Européens face au ralentissement économique, aux réglementations sur l'Environnement ou à la politique d'asile.
ID pourrait devenir le troisième groupe dans l'hémicycle de Strasbourg, en doublant les libéraux de Renew, par ailleurs également au coude-à-coude avec l'autre groupe de droite radicale en progression autour de Fratelli d'Italia de Giorgia Meloni, du parti polonais Droit et Justice (PiS) et de l'espagnol Vox.
Si la droite radicale sort renforcée des prochaines élections, elle risque de durcir la politique migratoire et de rendre plus difficile l'adoption de nombreux textes, en particulier les législations environnementales.
Conscients de cette concurrence, les élus conservateurs du PPE se sont battus depuis un an contre des projets législatifs phares du Pacte vert dont un texte sur la restauration de la nature, qu'ils ont largement édulcoré, et une loi pour réduire l'usage des pesticides, dont ils ont contribué au rejet.
Défense
Le renforcement de la défense européenne devrait également occuper une place centrale pour la future Commission, au moment où les Européens s'inquiètent d'un possible retour de Donald Trump à la présidence américaine qui pourrait remettre en question le rôle de Washington dans les pactes de sécurité collective.
Mme von der Leyen veut créer, si elle est réélue, un nouveau poste de commissaire à la Défense.
Lundi, la présidente de la Commission européenne a affirmé:
Nous devons renforcer la capacité de défense de l'Europe et je pense avant tout à la base industrielle.
Les sociaux-démocrates doivent désigner début mars leur candidat pour la présidence de la Commission.