Ali Larayedh, ancien ministre tunisien de l'Intérieur de décembre 2011 à mars 2013 @ AGENCE ANADOLU
Le juge d’instruction au Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a émis, lundi, un mandat de dépôt contre l’ancien ministre de l’Intérieur et dirigeant au mouvement Ennahdha, Ali Larayedh, au sujet du dossier "de l'expédition des jeunes vers les foyers de tension et de terrorisme", ont rapporté des médias tunisiens.
Il est à noter que Larayedh a été traduit devant le juge en état d’arrestation en septembre dernier. L'instruction de ce dossier a commencé suite à une plainte déposée auprès de la justice militaire par l'ancienne parlementaire, Fatma Mseddi (Nidaa Tounes), en décembre 2021, avant que cette affaire ne soit transmise au pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, en raison de la présence de civils parmi les accusés.
Commentant cette décision, Larayedh a souligné, lors d'une conférence de presse, au siège du mouvement d'obédience islamique à Tunis, "
sa confiance en la magistrature impartiale, qui selon lui, lui rendra justice ainsi qu'à Ennahdha, son président, et tous ses cadres, qui ont été injustement impliqués dans ce dossier."
Et Larayedh de poursuivre,
"lorsque j'étais ministre de l'Intérieur (de décembre 2011 à mars 2013), c'est moi qui ai désigné "Ansar al-Charia" comme organisation terroriste depuis 2012 et préparé un plan pour y faire face."
La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle Saïed a entrepris d'imposer des mesures d'exception, n
otamment la destitution du gouvernement et la nomination d’un nouvel exécutif, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, la promulgation de lois par décrets
, l'adoption d'une nouvelle Constitution par référendum le 25 juillet dernier et la tenue d'élections législatives anticipées le 17 décembre.
Saïed, qui avait entamé un mandat présidentiel de cinq ans en 2019, a dit que ses décisions sont des mesures prises dans le cadre de la Constitution pour protéger l'État ‘
, mettant l'accent sur la préservation des droits et des libertés.
Plusieurs forces politiques et sociales tunisiennes, rejettent les mesures de Saïed, qu'elles considèrent comme étant
‘’un coup d'État contre la Constitution’
’ de 2014 et une consécration d'un pouvoir absolu et individuel, tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une
‘’restauration du processus de la Révolution’’
de 2011, qui avait fait chuter l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).
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