Le Président de la fédération de Russie, Vladimir Poutine. Crédit photo: IHA
De nombreux pays suivaient très attentivement samedi la situation en Russie, soulignant que les prochaines heures s'annonçaient cruciales, après l'entrée en rébellion du chef de la milice Wagner Evguéni Prigojine contre les troupes régulières russes. Une crise qui démontre la faiblesse de Moscou, selon l'Ukraine.
Kiev voit dans le déclenchement de cette rébellion
"une fenêtre d'opportunité"
pour l'Ukraine, selon la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar.
La mutinerie du groupe Wagner illustre la faiblesse de la Russie, pays plongé dans
, a estimé le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ajoutant que l'Ukraine protégeait le reste de l'Europe.
"La faiblesse de la Russie est évidente. Une faiblesse totale"
, a-t-il estimé sur les réseaux sociaux.
Il est tout aussi évident que l'Ukraine est capable de protéger l'Europe contre une contamination par le mal et le chaos russe.
La rébellion du groupe Wagner ne
au soutien des Etats-Unis et de leurs alliés à l'Ukraine, a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, avant de préciser que Washington comptait rester
"en étroite coordination avec ses alliés et partenaires alors que la situation continue d'évoluer"
.
La Lettonie a renforcé la sécurité à ses frontières, ne laisse plus entrer les Russes sur son territoire, a annoncé sur Twitter son président-élu Edgars Rinkevics.
Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, après avoir noté dans un premier temps que l'événement était
"un problème interne à la Russie"
, tout en indiquant suivre la situation
, a rappelé dans un tweet que "notre soutien à l'Ukraine est inébranlable".
Il a également indiqué avoir activé le
"centre de réponse de crise"
de l’UE pour coordonner les échanges entre les Vingt-Sept, en amont d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE prévue lundi au Luxembourg.
Et ajouté que les ministres des Affaires étrangères du G7 s'étaient également entretenus samedi, sans livrer aucun détail sur le contenu de ces échanges.
Le Kremlin a indiqué que le président Vladimir Poutine avait reçu samedi le
de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan lors d'un entretien téléphonique.
La rébellion de Wagner est un
fait à l'Occident, a estimé le Conseil de sécurité nationale bélarusse.
"Toute provocation, tout conflit interne dans les rangs militaires ou politiques, dans le champ de l'information ou dans la société civile, c'est un cadeau fait à l'Occident (et) cela peut aboutir à une catastrophe".
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a appelé samedi, à la BBC,
"toutes les parties à être responsables et à protéger les civils"
, ajoutant qu'il suivait la situation
"Dans les heures qui viennent, la loyauté des forces de sécurité russes, en particulier de la Garde nationale russe, sera essentielle pour l'issue de la crise. Cela représente le défi le plus important pour l'Etat russe ces derniers temps"
, a écrit de son côté le ministère de la Défense, dans un point quotidien sur Twitter.
De nombreux pays européens (France, Italie, Allemagne, Suède, Norvège, Danemark, Belgique) ont réagi à la situation en Russie, assurant, par la voix de leurs services gouvernementaux ou de ministres, par communiqués ou sur Twitter,
"suivre la situation de très près"
ou
, ajoutant pour certains d'autres commentaires ou des conseils de prudence à l'égard de leurs ressortissants en Russie.
Nous restons concentrés sur le soutien à l'Ukraine.
Ces évènements montrent comme l'agression contre l'Ukraine provoque également de l'instabilité dans le pays.
(Première ministre italienne Giorgia Meloni, cité par ses services)
Nous nous coordonnons avec nos alliés les plus proches.
Le ministère des Affaires étrangères conseille aux voyageurs
"d'éviter le centre-ville de Moscou jusqu’à nouvel ordre"
, ainsi que
"les installations gouvernementales, en particulier militaires".
Déconseille également tout voyage en Russie.
Recommande à ses citoyens en Russie
"de rester à l'intérieur, (de) patienter et (de s')informer par l'intermédiaire de médias tels qu'Itar-Tass"
.
Demande aussi à ses ressortissants
"d’éviter de se rendre en Russie"
en raison des tensions actuelles.
Le chancelier autrichien conservateur Karl Nehammer, l'un des rares chefs de gouvernement à être allé rencontrer Poutine à Moscou après le déclenchement de l'invasion russe de l’Ukraine, a insisté quant à lui sur le danger nucléaire.
"Les opérations de la Fédération de Russie sont toujours de la plus haute importance, car (elle) possède un grand potentiel d'armes biologiques, chimiques et nucléaires. En cela, la cohésion et l'unité de l'UE sont de la plus haute importance".
L'Autriche conseille aussi à ses ressortissants en Russie d'éviter les territoires russes frontaliers de l'Ukraine, dont les régions de Rostov et Krasnodar, et appelle à la vigilance à Moscou et dans les grandes villes.
Enfin la République tchèque, par la voix de deux de ses ministres, a réagi samedi avec une certaine ironie.
"Voilà, nous savons enfin ce que les Russes entendaient par une Opération spéciale. Après 16 mois de guerre en Ukraine, la Russie fait la guerre à la Russie"
, a déclaré la ministre de la Défense Jana Cernochova.
"Ce n'est pas une surprise. C'est une tradition chez eux. Les guerres ratées finissent toujours par l'exécution du Tsar, suivie de chaos et d'une guerre civile supervisée par les espions des services secrets. Félicitations!"
, a-t-elle ajouté.
Quant au ministre des Affaires étrangères Jan Lipavsky, il s'est contenté d'un laconique:
"Je peux voir que mes vacances d'été en Crimée approchent".
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