Réélu pour un second et théoriquement dernier mandat, le président de la RDC Félix Tshisekedi avance depuis plusieurs semaines l'idée d'une réforme constitutionnelle. Une manœuvre, selon l'opposition, destinée à ouvrir la voie à un troisième mandat et à "s'éterniser au pouvoir".
Le président de la République démocratique du Congo (RDC), réélu en décembre 2023 pour cinq ans, maintient un flou sur ses intentions. Veut-il modifier la Constitution actuelle ou faire adopter un tout nouveau texte?
"Il ne s'interdit rien, révision ou changement de Constitution", observe Auguste Mampuya, professeur de droit public et co-rédacteur de la Constitution actuelle, adoptée en 2005. "Quelles dispositions ne seraient pas adaptées? De quelles réalités parle-t-il? Les motivations restent floues, ce qui alimente la suspicion", analyse le spécialiste.
Un référendum
Articles "verrouillés"
En 2015, un projet similaire sous Joseph Kabila avait déclenché des émeutes ayant causé des dizaines de morts. Certains analystes estiment que Tshisekedi veut éviter les erreurs de son prédécesseur en lançant un "débat d'usure".
État de siège
La Constitution interdit toute révision pendant un état de guerre, d’urgence ou de siège.
Or, depuis 2021, les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont sous état de siège en raison des conflits armés. La Première ministre Judith Suminwa Tuluka, en visite à Goma, a évalué la situation face au M23, un groupe soutenu par le Rwanda et contrôlant des pans entiers du territoire congolais.